Un week-end au bord d’un lac dans un cadre forestier idyllique pour trois jeunes filles rapidement rejointes par leurs petits amis respectifs tourne au cauchemar grotesque quand des castors zombies chimiquement empoisonnés attaquent tout ce joli petit monde.
J’ai longtemps temporisé avant de regarder Zombeavers. Je craignais un faux nanar lourd comme de la fonte, dont l’argument tournerait presque exclusivement autour du jeu de mot sur le « beaver », qui désigne à la fois le castor (dans la langue de Shakespeare) et la touffe féminine (dans la langue de Larry Flynt). Hé bien figurez-vous que mes craintes étaient totalement fondées.
Le problème avec ce genre de comédies d’horreur, c’est que sous prétexte de faire du nanar, on s’autorise juste à faire n’importe quoi. Les acteurs jouent mal, la réalisation est dans les choux, les castors ne ressemblent à rien, les répliques sont d’une beaufaillerie désastreuse, bref on dirait une sorte d’épisode de Scooby-Doo remanié par un enfant hyperactif et dialogué par DSK.
Je ne dis pas qu’on ne se marre jamais, mais franchement c’est beaucoup de yeux levés au ciel et de soupirs de lassitude pour quelques sourires de temps en temps. Ça se la joue cul sans l’assumer, ça se la joue gore sans l’assumer non plus, ça se la joue ridicule en l’assumant beaucoup trop, et le bêtisier qui vient conclure le film résume à lui seul tout l’esprit de cette gaudriole.
Alors, à choisir, j’aurais préféré qu’on soit dans le registre trash, façon Nouvelle-Zélande, façon Troma, façon « je m’en fous et je balance la barbaque et les nibards », plutôt que dans ce produit calibré horreur ma non troppo, avec ses blagues de foufounes qui n’en finissent pas et son esprit nanar de bonne famille. Je ne suis donc que très imparfaitement convaincu.
On reconnaître au moins un mérite au film : celui de casser quelques codes, et plus particulièrement celui de la répartition entre morts et survivants. À part ça, Zombeavers ne casse pas trois pattes à un canard. Et je ne parle pas de canards par hasard, mais si vous ne connaissez pas la blague des castors et des canards, on s’en passera : il n’y a déjà que trop de mauvais goût sur ce blog, ça va finir par fâcher le petit Jésus.
Sur ce, je vous laisse.