Un ancien astronaute, un lieutenant de police de Brooklyn et une Colonel des services secrets américains essayent de déjouer la terrible tentative d’invasion de la Terre par une espèce d’extraterrestre qui pond des oeufs faisant exploser les ventres des gens au moment de leur éclosion.
Rappelez-vous : dans L’Enfer des zombies de Lucio Fulci, le film commençait avec un bateau abandonné flottant à proximité du port de New-York et contenant des zombies. Dans Contamination, le film commence avec un bateau abandonné flottant à proximité du port de New-York et contenant des oeufs d’alien. On en est à ce stade-là d’originalité.
Inutile d’ailleurs de préciser que le film pompe tout ce qu’il peut à Alien, sorti sur les écrans un an plus tôt. Et quand je dis tout ce qu’il peut, je veux dire pas grand chose. Les oeufs verts et les ventres qui explosent, en somme. Et là c’est problématique : dans Alien, les oeufs donnent naissance à une créature qui se jette sur sa victime pour y introduire l’alien, lequel naît en éventrant son hôte. Fonctionnement bizarre, mais logique. Dans Contamination, les oeufs crachent des espèces de glaires qui, automatiquement, font exploser les gens autour, mais c’est tout. Aucune forme de vie n’en découle. Il y a juste des gens qui explosent.
Le fonctionnement de l’extraterrestre dans Contamination est clairement un mystère : excepté une sorte de mère pondeuse (baptisée Cyclope), on ne voit jamais rien d’autre que ces oeufs ridicules, qui font penser à de grosses groseilles à maquereaux avec une ampoule dedans. Et l’on apprend même que le Cyclope a été ramené sur la Terre sous forme de graine. Donc, une graine donne naissance à un être qui pond des oeufs qui semblent ne servir à rien. Et moi qui pensais que l’ornithorynque était un animal singulier.
Bon, à part tout ça, Contamination est un régal. Un vrai bon gros rejeton du cinéma bis italien, avec ses stock shots, avec Ian McCullough au générique, avec la musique des Goblins, avec ses dialogues surréalistes, ses situations improbables, ses faux effets de suspens et tout le tralala. Le film pille tout ce qu’il peut autour de lui sans en avoir les moyens, et cela aboutit à une production démentielle tant elle se prend au sérieux malgré ses failles et ses absences.
Mention spéciale aux quelques minutes où nous est racontée l’expédition sur Mars à l’origine de l’invasion. C’est vrai que ça coûte vite cher, les effets spéciaux pour un film de science-fiction. Du coup, comment s’en sortir à moindre frais ? Prétendre que les astronautes ont atterri sur la calotte glaciaire de la planète, et proposer un décor intégralement blanc derrière eux. Et quand il est question de montrer l’entrée ou l’intérieur d’une grotte, un dessin fixe suffira. Ça s’appelle de l’ingéniosité, madame. Et même si ça se voit, ça se salue tout de même.
Franchement, ce serait dommage de ne pas voir Contamination. C’est un mauvais film, naturellement, mais il inspire tellement de tendresse qu’on lui pardonne tous ses défauts, d’autant qu’il a le mérite (et ce n’est pas si courant dans les nanars) de ne même pas abuser des temps morts et de maintenir un rythme soutenu. Sauf lorsqu’il s’essaye aux ralentis, mais cela compte parmi les moments les plus hilarants du film. Jetez-vous dessus, rapidamente !
Sur ce, je vous laisse. Et sachez, sans déconner, que j’ai réussi à écrire ornithorynque du premier coup sans faire de fautes. On a le Shining ou on ne l’a pas.
En forme et merci tout plein pour ce conseil, on sent le demi-chef-d’œuvre. Avec plus de moyens les producteurs auraient pourri le scénario.
« une Colonel des services secrets américains »
ça pose problème ! Les mœurs actuelles tendent à féminiser les noms de professions ou les titres. Mais « colonelle » a un autre sens en français que femme ayant le grade de colonel, c’est la femme du colonel (ce dernier étant de la race mâle bien entendu). Ou la femme de la colonelle (femme militaire ayant les goût de Sappho). Mais comment appeler le mari mâle de la femme ayant le grade de colonel ?
Et la générale, qu’est-ce qu’elle en pense ?