C’est bien connu, si vous allez trop profond dans l’océan, vous allez ramener un mégalodon avec vous. Du coup on se demande vraiment pourquoi Jason Statham et toutes ces autres personnes beaucoup trop belles pour être océanologues sont surpris comme cela. Toujours est-il qu’une fois le mégalodon en liberté, et même dans des eaux territoriales, il va falloir s’en débarrasser. Pour cela, une seule solution : y aller à quatre, et si possible à mains nues.
Bon d’accord je caricature un (tout petit) peu, mais en gros The Meg n’est pas très différent de la cargaison sans fin de films de requins qui pullulent dans les eaux profondes du cinéma d’horreur. Et promis, j’arrête ici la métaphore aquatique. Au moins ce film a le mérite de ne pas chercher à jouer les faux nanars, du type Sharknado, et essaye de nous donner à voir une vraie bonne grosse série B des familles, avec des dialogues à la con et des situations improbables. Pourquoi je dis qu’il essaye, d’ailleurs ? Il y arrive même carrément.
Mais bon, dans la mesure où on n’est pas en Iran, on ne va pas non plus se voiler la face trop longtemps : The Meg est tout de même assez médiocre. Il multiplie les clichés sans fin, aligne des acteurs relativement doués mais perdus dans des personnages stéréotypés au possible, cumule les actes de bravoure et d’héroïsme au kilomètre pour mieux faire résonner les cuivres, et ne sort (presque) jamais des sentiers battus. En même temps, comment le lui reprocher ? Le film veut tellement coller à son genre que prendre des libertés aurait été contre-productif.
J’ai tout de même envie de lui décerner un très bon point pour l’épisode de la plage, dans laquelle il prend des allures décomplexée de Jaws et offre à voir quelques plans et quelques mises en scène réellement bien ficelés et bien tournés. Non pas que la réalisation soit catastrophique, elle est même tout à fait honnête et sait ménager ses effets, mais elle prend quelques petites allures virtuoses à ce moment précis et c’est tout à fait honorable. Pour le reste, le film est à réserver aux amoureux du genre, qui en ont déjà 150 à regarder avant.
Sur ce, je vous laisse.