Esprits – Caligari http://caligari.fr Sat, 17 Nov 2018 19:44:32 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.4 90213575 The Darkness (2016) de Greg McLean http://caligari.fr/2018/11/17/the-darkness-2016-de-greg-mclean/ http://caligari.fr/2018/11/17/the-darkness-2016-de-greg-mclean/#respond Sat, 17 Nov 2018 19:44:32 +0000 http://caligari.fr/?p=882 Au cours d’un voyage familial classique dans les montagnes du Colorado, le garçon autiste de la famille récupère des pierres indiennes sacrées et les colle dans son sac à dos jusqu’à ce que plein de choses assez désagréables arrivent. Bon, on ne va pas passer trois heures pour rédiger un billet sur un film que […]

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Au cours d’un voyage familial classique dans les montagnes du Colorado, le garçon autiste de la famille récupère des pierres indiennes sacrées et les colle dans son sac à dos jusqu’à ce que plein de choses assez désagréables arrivent.

Bon, on ne va pas passer trois heures pour rédiger un billet sur un film que vous avez déjà vu même si vous ne l’avez jamais vu. Les situations sont convenues, la narration est convenue, la réalisation est convenue, la musique est convenue, rien d’original une seconde dans ce film, rien de flippant non plus. Ce n’est ni original, ni imaginatif. Ce n’est même pas mauvais : c’est insipide.

Je m’interroge juste sur le caractère autistique du garçon, qui semble autiste quand ça l’arrange et dont le film peine vraiment à donner une cohérence à son trouble, mais bon je ne suis pas spécialiste de la question. Et sinon, c’est toujours un peu soulant ces films qui font la leçon aux gens qui ne croient pas au surnaturel tout en débitant des légendes inventées avec trois bouts de ficelle.

Sur ce, je vous laisse.

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Conjuring 2 : Le cas Enfield (2016) de James Wan http://caligari.fr/2018/01/12/conjuring-2-cas-enfield-2016-de-james-wan/ http://caligari.fr/2018/01/12/conjuring-2-cas-enfield-2016-de-james-wan/#respond Fri, 12 Jan 2018 20:44:49 +0000 http://caligari.fr/?p=835 Après avoir vécu un épisode de leur carrière de medium plutôt traumatisant dans la maison d’Amityville, les époux Warren partent se détendre à Londres en portant secours à une famille hantée par l’esprit d’un vieil acariâtre qui voudrait bien qu’on le laisse regarder la télé tranquille. James Wan de retour au cinéma d’épouvante, c’est une […]

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Après avoir vécu un épisode de leur carrière de medium plutôt traumatisant dans la maison d’Amityville, les époux Warren partent se détendre à Londres en portant secours à une famille hantée par l’esprit d’un vieil acariâtre qui voudrait bien qu’on le laisse regarder la télé tranquille.

James Wan de retour au cinéma d’épouvante, c’est une bonne nouvelle. Si l’on aime le cinéma d’épouvante de James Wan, évidemment. Pas de grosses surprises dans Conjuring 2 : la grammaire est toujours la même, le dosage aussi, la métrique est idéales et le film est, au final, un vrai plaisir à regarder. Certes, cela se répète, mais on ne peut pas enlever à Wan cette faculté à faire des bons films même dans la répétition, là où des réalisateurs tentant de reprendre les mêmes recettes s’y cassent les dents, comme avec Annabelle ou Sinister.

Mais bon, il faut tout de même regarder le film pour ce qu’il est : une sempiternelle histoire de maison hantée par un esprit ou un autre bidule surnaturel quelconque, capable de faire plein de choses dingues en se nourrissant de la peur ou de la colère des gens qu’il emmerde à longueur de journées. Le jour où un type voudra rédiger un livre sur la cohérence de ces univers, où il suffit de toucher une planche de Ouija pour appeler un démon ou connaître son nom pour le renvoyer en enfer, il aura intérêt à s’approvisionner en aspirine.

Une chose tout de même fort plaisante dans Conjuring 2, son petit twist final où l’on apprend, spoiler alert, que le méchant esprit frappeur était lui-même sous domination démoniaque et commettait ses forfaits malgré lui. Un esprit possédé par un démon, je pense que c’est une première dans un film d’épouvante. Et sincèrement, de la manière dont c’est présenté, c’est tout à fait habile et ne sombre pas dans le ridicule.

Sur ce, je vous laisse.

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I Wish – Faites un vœu (2017) de John R. Leonetti http://caligari.fr/2017/12/10/i-wish-voeu-2017-de-john-r-leonetti/ http://caligari.fr/2017/12/10/i-wish-voeu-2017-de-john-r-leonetti/#respond Sun, 10 Dec 2017 17:49:39 +0000 http://caligari.fr/?p=826 Encore traumatisée d’avoir été témoin du suicide par pendaison de sa mère douze ans plus tôt, Clare est le vilain petit canard de son lycée, habite une maison qui tombe en ruines et a honte de son père dont l’activité professionnelle principale consiste à fouiller les poubelles. Tout change le jour où ce dernier lui […]

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Encore traumatisée d’avoir été témoin du suicide par pendaison de sa mère douze ans plus tôt, Clare est le vilain petit canard de son lycée, habite une maison qui tombe en ruines et a honte de son père dont l’activité professionnelle principale consiste à fouiller les poubelles. Tout change le jour où ce dernier lui offre une boîte à vœux chinoise, retrouvée dans une benne à ordures.

Wish Upon est un pur mélange entre The Box et Destination finale. La même histoire de souhaits qui tuent des gens, agrémentée des morts soigneusement mises en scène. Le truc, c’est que The Box ne m’avait pas déplu et que j’adore Destination finale. Alors que je me suis emmerdé comme un rat mort devant Wish Upon, quand je n’avais pas simplement envie de balancer la télécommande dans mon écran.

Ce n’est même pas la médiocrité générale du film qui m’agace. Elle pourrait pourtant : les dialogues oscillent entre le néant et l’ânerie caractérisée, la réalisation est transparente, le jeu des acteurs laisse franchement à désirer et, surtout, les mises en situation sont totalement outrées et caricaturales. À commencer par toutes les scènes se déroulant au lycée, où la prétendue impopularité de Clare confine tellement au lynchage collectif que cela en devient ridicule.

Mais non, ce qui m’a le plus fait hurler, c’est la stupidité du personnage principal. Bien sûr, un personnage a le droit d’être stupide, ce n’est pas la question, mais qu’au moins on nous le définisse comme tel. Ici, on veut nous imposer de l’empathie pour une gamine qui, face à un machine à exaucer les vœux qui tuent des gens, va demander les trucs les plus superficiels possible et mettre trois semaines avant de s’en rendre compte et d’éprouver des remords. Personne n’est con à ce point. Ça n’existe pas dans le règne animal.

Quant à la boîte maudite à proprement parler, elle semble ne pas comprendre ses propres règles. C’est évidemment pratique pour faire avancer le scénario d’y déroger, mais cela crée un léger climat d’invraisemblance qui donne encore moins envie d’adhérer au récit. Wish Upon est au final un ramassis de clichés mal exploités, et une perte de temps.

Sur ce, je vous laisse. Et vous souhaite une bonne continuation.

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La Momie (2017) de Alex Kurtzman http://caligari.fr/2017/11/18/momie-2017-de-alex-kurtzman/ http://caligari.fr/2017/11/18/momie-2017-de-alex-kurtzman/#respond Fri, 17 Nov 2017 23:42:54 +0000 http://caligari.fr/?p=816 Deux pillards de tombe et une archéologue affiliés à l’armée des États-Unis trouvent une momie égyptienne au beau milieu d’un champ de bataille en Irak, avant de rapatrier le tout en Angleterre où ont récemment été découverts d’autres artefacts antiques permettant à la redoutable momie de revenir à la vie et semer la destruction ou […]

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Deux pillards de tombe et une archéologue affiliés à l’armée des États-Unis trouvent une momie égyptienne au beau milieu d’un champ de bataille en Irak, avant de rapatrier le tout en Angleterre où ont récemment été découverts d’autres artefacts antiques permettant à la redoutable momie de revenir à la vie et semer la destruction ou autres choses déplaisantes. Oui, je sais, ça ne ressemble à rien comme scénario, mais j’avoue avoir regardé le film d’un œil un peu distrait aussi.

Cela dit, œil distrait ou pas, The Mummy est un sacré fourre-tout foutraque de grand n’importe quoi du début à la fin, mélangeant Égypte antique, croisades, nuées de corbeaux, vilaines araignées et malédictions en tous genres, pour aboutir dans une sorte de laboratoire à monstres planqué au milieu de Londres et dirigé par un certain Docteur Jekyll… Le tout étant surtout un prétexte pour aligner les scènes d’action.

The Mummy tente quelque chose qui n’est pas totalement inintéressant : renouer avec le film d’aventures façon Indiana Jones. Un personnage principal charismatique, à la fois malicieux et maladroit, roublard mais au grand-coeur, qui vit des péripéties hallucinantes racontées avec humour. Il y a juste un petit souci : Tom Cruise n’est PAS capable d’incarner un personnage charismatique, les péripéties sont chiantes et brouillonnes, et le film ne parvient pas une seconde à être drôle.

D’autant que bon, Indiana Jones se passe… ben dans le passé. Les années 40 ce n’est pas non plus le Moyen-Âge, mais c’est suffisamment éloigné de nous pour que l’on puisse adhérer à des aventures iconoclastes, et cela encore plus quand les nazis sont de la partie, avec toutes les dérives paranormales ou autres qu’on leur prête. En gros, on peut fantasmer ce temps-là, le sublimer, et ne pas faire la moue devant des histoires de Tables de la Loi ou de calice contenant le sang du Christ.

C’est un peu plus compliqué face à un film censé se passer en même temps que nous, représentant la guerre en Irak et l’État islamique (sans le nommer) comme Spielberg représentant des Indiens sortis de nulle part dans Le Temple maudit. Difficile de croire en un Tom Cruise parvenant à éviter les balles d’une centaine de soldats djihadistes. Pour tout dire, cette utilisation dans un film comico-épique de cette réalité-là m’a presque mis mal à l’aise.

Et tout le reste du film est du même acabit : on n’arrive pas à y croire. C’est juste trop gros et pas assez bien fait pour que l’on arrive à s’immerger dedans. À mesure que le film progresse, les limites mêmes de sa démarche se font de plus en plus voyantes, et les scènes d’action qui l’émaillent semblent, elles aussi, bien trop artificielles pour rattraper le coup. Et puis, plus simplement : on s’emmerde. La Momie n’est pas un film intéressant.

On s’en fout, de la princesse Bidule qui veut revenir à la vie, ou devenir reine, ou conquérir le monde, ou je ne sais pas quoi d’autre tant ses motivations sont floues, 5000 ans après son pacte avec le Dieu de la mort de chez elle. Quant à la relation entre le personnage de Tom Cruise et celui campé par Annabelle Wallis, elle est tellement convenue qu’elle sort pas les trous de nez. Le spectateur est invité à combler lui-même les trous manquants dans cette relation dénuée de toute alchimie.

Non sérieusement, je ne m’attendais pas à un bon film, mais là c’est encore pire. Même en essayant de se la jouer décalé, en tentant façon Joss Whedon de s’écarter d’une piste tracée d’avance pour prendre des directions qui frôlent par moment la parodie, La Momie n’arrive à rien d’autre qu’à livrer un spectacle long, poussif, foutraque et parfois paresseux. Empruntant bien trop à Indiana Jones, et aussi au passage au Loup-garou de Londres. En prime.

Sur ce, je vous laisse.

 

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Ouija : les origines (2016) de Mike Flanagan http://caligari.fr/2017/10/08/ouija-origines-2016-de-mike-flanagan/ http://caligari.fr/2017/10/08/ouija-origines-2016-de-mike-flanagan/#respond Sat, 07 Oct 2017 22:30:43 +0000 http://caligari.fr/?p=787 Alice Zander joue les fausses voyantes avec la complicité de ses deux filles afin de subvenir aux besoins de sa progéniture depuis que leur père est mort. Le jour où elle achète une planche de ouija pour en rajouter dans la mise en scène, la plus petite de ses deux filles se met à parler […]

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Alice Zander joue les fausses voyantes avec la complicité de ses deux filles afin de subvenir aux besoins de sa progéniture depuis que leur père est mort. Le jour où elle achète une planche de ouija pour en rajouter dans la mise en scène, la plus petite de ses deux filles se met à parler avec les morts. Et évidemment, tout cela ne va pas se finir par un merveilleux voyage à Disneyland.

Voici donc la suite, enfin le préquelle, de Ouija. Du coup j’ai relu la chronique que j’avais fait du film voilà deux ans, et c’est amusant de voir à quel point je n’en garde aucun souvenir. De toute évidence, je n’avais pourtant pas détesté le film, lui reprochant juste son manque cruel d’originalité. Autant dire que, dans deux ans, je n’aurai plus aucun souvenir de ce Ouija : les origines non plus. Et peut-être suis-je même en train de me relire dans deux ans, au moment de visionner un Ouija 3. Auquel cas, je me salue moi-même. Ce qui est assez flippant, quand on y pense.

Quand on sait que le personnage de dos est un curé et qu’il marque une longue pause devant la maison, difficile de ne pas penser à L’Exorciste…

Les critiques que j’adressais voilà deux ans à Ouija valent en effet pour Ouija : les origines. Le film n’est pas techniquement mauvais, il est juste très convenu. Dans son déroulé narratif, dans sa musique, dans ses plans, dans tout ce qui constitue un film d’épouvante, on est dans des recettes concoctées mille fois. Avec, en l’occurrence, une tendance très marquée à pomper sans vergogne (ou “citer”, en langage propret) des plans de L’Exorciste à la pelle.

Le film se regarde donc sans déplaisir, mais sans un intérêt passionnel non plus. C’est d’ailleurs assez dommage, car ses quinze premières minutes laissent présager mieux que ça. Que cela soit dans la présentation de la mise en scène de la fausse voyante, ou la première séance de ouija entre copines de la plus grande des deux filles, dont la conclusion est hilarante. Ajoutons à cela la timide tentative de donner une coloration sixties au film, et je pensais vraiment qu’il allait s’amuser à flirter un peu avec la comédie, sans non plus tomber dans le pastiche. Mais pas du tout : dès qu’on rentre dans le vif du sujet, tout cela se prend dramatiquement au sérieux.

Des acteurs au garde à vous. Tout le long du film, vous les verrez se tenir droits comme des piquets.

Du coup, fort malheureusement, le dernier élément risible du film est parfaitement involontaire : à savoir ses actrices et acteurs qui passent leur temps à se tenir droits comme des piquets, ou des robots, les bras bien alignés le long du corps. Je ne sais pas où Mike Flanagan a appris à diriger ses acteurs, mais je penche (si j’ose dire) pour un centre de rééducation de la colonne vertébrale. Et puis d’abord, qu’est-ce que c’est que ce nom, Mike Flanagan ? On croirait le Zapp Brannigan de Futurama. Avec un nom pareil, on ne réalise pas des films d’horreur, mon bon monsieur !

Bon, bref, en somme, pour conclure et tout vous dire, Ouija : les origines se regarde. Il se regarde comme se regardent tant de films d’épouvante. Il n’a rien de particulier, rien d’exceptionnel, il n’est pas assez mauvais pour être drôle, pas assez bon pour être réjouissant. Il constitue un divertissement honnête pour qui aime le genre et n’a rien de mieux à se mettre sous la dent. Ni à dénigrer, ni à encenser. Juste un film ordinaire.

Sur ce, je vous laisse.

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SOS Fantômes (2016) de Paul Feig http://caligari.fr/2016/11/13/sos-fantomes-2016-de-paul-feig/ http://caligari.fr/2016/11/13/sos-fantomes-2016-de-paul-feig/#respond Sun, 13 Nov 2016 11:47:47 +0000 http://caligari.fr/?p=713 En général, le premier paragraphe de mes billets consiste à raconter, si possible en essayant de tourner ça d’une manière un peu ironique, l’histoire du film dont je m’apprête à parler. Mais là, c’est Ghostbusters. Remake ou pas, c’est Ghostbusters. Alors je vais partir du principe que tout le monde connaît l’histoire de Ghostbusters et […]

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En général, le premier paragraphe de mes billets consiste à raconter, si possible en essayant de tourner ça d’une manière un peu ironique, l’histoire du film dont je m’apprête à parler. Mais là, c’est Ghostbusters. Remake ou pas, c’est Ghostbusters. Alors je vais partir du principe que tout le monde connaît l’histoire de Ghostbusters et on va tout de suite passer à la ligne suivante.

Et il convient d’être honnête : Ce Ghostbusters de 2016 n’est pas juste une version féminine du Ghostbusters de 1984. Enfin, ça l’est quand même foutrement, mais pas seulement non plus. C’est peut-être d’ailleurs l’un des soucis du film, mais nous allons y revenir.

Du point de vue scénaristique en tout cas, Ghostbusters sait éviter le copié-collé et rebat les cartes : les liens entre les personnages, les enjeux des protagonistes ou les divergences entre personnalités sont totalement différents du film originel. Le seul schéma qui demeure intact est : trois blanches, une noire. Cette dernière venant se rajouter à l’équipe initiale, tout comme en 1984.

Comble de la symétrie : la secrétaire est remplacé ici par UN secrétaire, aussi beau gosse que totalement stupide. Et tout va se concentrer à peu près autour de ce petit groupe. Les personnages secondaires du film tournent en orbite autour de l’intrigue sans jamais sembler entrer dans son atmosphère, si vous me permettez cette métaphore aussi poétique que ridicule.

Alors que le Ghostbusters de 1984 mettait en scène une galerie de personnages plutôt remarquable (le directeur de l’hôtel, le maire de New-York, Walter Peck, Rick Moranis…), celui de 2016 a bien du mal à donner de la personnalité ou du cachet à chacun, les transformant rapidement en simples faire-valoir. Le maire et son assistante sont bien transparents, et le livreur de bouffe a un potentiel comique tellement faible qu’on se demande pourquoi on le voit si souvent…

Reste l’équipe vedette, servie par des actrices talentueuses qui proviennent pour la plupart du Saturday Night Live, comme Bill Murray ou Dan Ackroyd en leur temps. Hélas, Kate McKinnon, que j’adore, campe un personnage profondément surjoué, et Leslie Jones accentue sa blackitude à un tel point que ça en devient caricatural… Le casting demeure sympathique, il ne faut pas déconner, mais tout cela aurait certainement gagné à être un tant soit peu plus subtil. Il doit bien y avoir un juste milieu entre les talons aiguilles et les gros sabots.

Et tant qu’on parle de subtilité, attardons-nous sur le côté « remake ou pas ». Le film prend toutes les libertés d’usage avec son modèle de 1984 et il a bien raison. Mais il prend tellement soin de penser à la fanbase qu’il nous sort toutes les deux minutes de belles grosses allusions, des clins d’oeil gigantesques qui ont un côté attendrissant mais qui laissent aussi perplexes.

On se retrouve un peu comme devant Jurassic World. Le film donne l’impression de ne pas assumer son propre argument. Tout en se refusant à être un remake, il va chercher sa légitimité dans le film originel, et osciller constamment entre prise de distance et hommage appuyé. Et le gros souci, c’est qu’on finit par se demander quel était l’intérêt, dans ce cas, de le réaliser ?

Si le but était juste de multiplier les références s’adressant aux fans hardcore de Ghostbusters, en alignant tout le casting original (sauf Moranis) dans des cameos parfois terriblement artificiels, ou en créant des situations qui n’ont juste aucun sens si on ne connait pas le film de 1984 (le glouton vert ou le marshmallow géant), est-ce qu’il n’aurait pas mieux valu, tout simplement, réaliser un documentaire décalé ou organiser une convention ?

Je ne dis pas que ce Ghostbusters au féminin est un film inutile, je regrette juste qu’il ne parvienne justement pas à être autre chose qu’un Ghostbusters au féminin, une sorte de relecture ou d’exercice de style pas assez aboutie pour être artistiquement pertinente.

C’est d’autant plus dommage que le film sait se montrer efficace. J’ai envie de dire qu’il souffre de certaines longueurs, mais en même temps c’est de ma faute, j’ai regardé la version longue au lieu du montage initial. Il va tout de même très vite en besogne sur certains points scénaristiques, quand il s’attarde sur d’autres sans grand intérêt.

Son écriture est très sitcom : les relations entre les personnages s’établissent vitesse grand V. Ça passe dans un format vingt-deux minutes, un peu moins dans un film de presque deux heures… À côté de ça, certaines scènes d’action donnent l’impression d’être interminables, même servies par des effets spéciaux d’une qualité irréprochable. – Ce qui n’empêche pas le design de certains fantômes d’être moches à en crever.

Bref, je suis en train de pondre une tartine abominable sur un film dont tout le monde a déjà parlé des heures durant, donc on va s’arrêter là. En fanatique absolu de Ghostbusters, je ne me suis senti ni insulté, ni menacé par cette espèce de remake. Je suis juste circonspect. Et si je sais que je n’ai pas fini de revoir le film de 1984, quand bien même je le connais par coeur après l’avoir visionné des dizaines de fois, je serai assez surpris si l’envie de revoir celui de 2016 me reprenait un jour.

Sur ce, je vous laisse.

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Le Cercle – The Ring (2002) de Gore Verbinski http://caligari.fr/2016/09/25/le-cercle-the-ring-2002-de-gore-verbinski/ http://caligari.fr/2016/09/25/le-cercle-the-ring-2002-de-gore-verbinski/#respond Sat, 24 Sep 2016 22:27:16 +0000 http://caligari.fr/?p=674 Enquêtant sur le mystérieux décès de sa nièce, survenu dans des circonstances mystérieuses après que la jeune fille ait mystérieusement visionné une mystérieuse cassette vidéo, une journaliste nantie d’un mystérieux garçon psychorigide est confrontée à de mystérieux mystères qui la mènent sur la trace de la mystérieuse Samara. Donc, Le Cercle est le remake d’un […]

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Enquêtant sur le mystérieux décès de sa nièce, survenu dans des circonstances mystérieuses après que la jeune fille ait mystérieusement visionné une mystérieuse cassette vidéo, une journaliste nantie d’un mystérieux garçon psychorigide est confrontée à de mystérieux mystères qui la mènent sur la trace de la mystérieuse Samara.

Donc, Le Cercle est le remake d’un film japonais, Ringu, lui-même adapté du roman du même nom de Kôji Suzuki. Le roman a eu une suite, dont le Ringu 2 japonais n’est pas l’adaptation, ni le Ring 2 américain, qui n’est pas non plus le remake du Ringu 2 japonais, quand bien même il a été réalisé par le même réalisateur, Hideo Nakata. Il existe par contre une adaptation au cinéma de la suite du roman, titrée Rasen (ou Double hélice en français). Par chance, cette adaptation n’a pas fait l’objet d’un remake américain. Ça simplifie les choses.

À noter que, côté roman, la série Ring de Kôji Suzuki est une pentalogie : cinq tomes qui prennent à chaque fois une direction de plus en plus barrée, et qui valent vraiment le coup d’être lus. À noter aussi, côté cinéma japonais, que la série Ringu est une trilogie : en plus de Ringu et de Ringu 2, il y figure le préquelle Ringu 0. Qui n’est pas d’un grand intérêt. Le Ringu 2 non plus, d’ailleurs, dans mon souvenir. Alors que le Ring 2 américain est meilleur, encore une fois dans mon souvenir, que le Ring américain. Celui dont je parle ce soir. Vous suivez toujours ?

Ring peut donc se vanter d’avoir, non pas une, mais trois suites : celle du roman, celle du film japonais, et celle du film américain. Et même quatre, si l’on compte l’adaptation de la suite du roman au cinéma. Je conclus ce propos liminaire en précisant que cet article n’est pas sponsorisé par les Aspirines du Rhône.

Donc, à part ça, nous voici en face du Ring américain, réalisé par Gore Verbinski qui allait, plus tard, signer Pirates des Caraïbes (mais aussi le très joli, et très lymphatique, The Weather Man avec Nicolas Cage). Et s’il y a quelque chose que l’on ne peut pas enlever à Gore Verbinski, c’est qu’il sait soigner son image et son atmosphère. Le réalisateur est un esthète qui sait donner à chacun de ses plans une beauté formelle remarquable. C’est particulièrement marqué dans The Ring, où l’on assiste à de magnifiques prises de vue, et des survols de paysages bluffants. L’ennui, c’est que le film est chiant.

Cela faisait un sacré bail que je ne l’avais pas revu, et j’avais oublié à quel point on s’emmerdait devant. C’est une catastrophe. Je ne sais plus si le Ringu japonais est aussi ennuyeux, mais vraiment ce truc est d’une lenteur inadmissible. Je ne parle pas d’une lenteur qui pose son ambiance et prend le temps de développer son intrigue, je parle d’une lenteur qui relève de la faute de rythme, ou de la volonté de tourner un film d’horreur à suspens comme un film d’enquête policière psychologique. Le film dure juste une demie-heure de trop.

L’autre point qui me gonfle, et dont je me souvenais pour le coup, c’est le décalage profond entre le film japonais et le film américain en termes de crédibilité. Dans le Ringu japonais, l’actrice principale qui mène l’enquête est certes très jolie – toutes les Japonaises sont jolies – mais ressemble à quelqu’un que l’on peut croiser dans la rue. Enfin, surtout au Japon, mais bon. Dans le Ring américain, l’actrice principale, c’est Naomi Watts. Une girafe suédoise. Le genre de meufs qu’on nourrit au grain dans des fermes d’élevage avant de les balancer dans le circuit hollywoodien à l’âge de dix-sept ans. Ça ne colle pas. C’est comme Brad Pitt dans Word War Z. Ça nique l’ensemble, comme disent les jeunes et Sarkozy. Mais là, j’admets que c’est une impression très personnelle.

Bon, bref, The Ring ne me parle pas plus que cela, et c’est dommage parce qu’il aurait pu être un très bon film. Il est esthétiquement irréprochable mais juste trop long, trop lent, et pas assez crédible pour vraiment parvenir à faire peur. Et puis il ne faut pas déconner : même en étant sa soeur jumelle, Samara n’en jette pas autant que Sadako.

Sur ce, je vous laisse. Et merci de ne pas venir m’embrouiller avec le Ring de Nibelung, c’est déjà assez compliqué comme ça !

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The Ward – L’Hôpital de la terreur (2010) de John Carpenter http://caligari.fr/2016/07/30/the-ward-lhopital-de-la-terreur-2010-de-john-carpenter/ http://caligari.fr/2016/07/30/the-ward-lhopital-de-la-terreur-2010-de-john-carpenter/#respond Fri, 29 Jul 2016 23:50:29 +0000 http://caligari.fr/?p=594 Collée à l’asile après avoir mis le feu à une ferme, Kristen fait la connaissance de ses gardiens et gardiennes, de ses camarades d’infortune, ainsi que d’un fantôme qui veut lui faire la peau et l’incite grandement à tenter de s’évader par tous les moyens possibles et imaginables. Le dernier film en date de Carpenter… […]

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Collée à l’asile après avoir mis le feu à une ferme, Kristen fait la connaissance de ses gardiens et gardiennes, de ses camarades d’infortune, ainsi que d’un fantôme qui veut lui faire la peau et l’incite grandement à tenter de s’évader par tous les moyens possibles et imaginables.

Le dernier film en date de Carpenter… Je le précise puisque voilà quelques jours je signais la critique de son tout premier, Dark Star, avec un plaisir non dissimulé. Et depuis, une question s’est imposée à moi : aurais-je dit autant de bien de Dark Star s’il n’était pas signé John Carpenter. Si ce n’était pas l’un des réalisateurs que j’admire le plus au monde mais, disons, Robert Trucmuch de la Bassinière qui avait réalisé Dark Star, me serais-je montré aussi enthousiaste ?

Hé bien la réponse mes chers amis est très probablement non. Et si j’ai adoré The Ward, peut-être que je ne l’aurais pas autant adoré si, encore une fois, il était signé Robert Trucmuch de la Bassinière. Qui existe vraiment, au fait. Je ne l’ai pas inventé. Vous pouvez aller vérifier sur IMDB.

Vous l’avez fait ? Vous êtes vraiment de grands naïfs…

Bon, sinon revenons à nos moutons. J’ai donc adoré The Ward. Parce que la réalisation de Carpenter est évidemment d’une efficacité exemplaire, D’une sobriété redoutable, avec comme toujours ce don de la mise en scène propre au Big John qui rend bon nombre de ses plans des petites merveilles à enseigner dans toutes les écoles de cinéma dignes de ce nom, et même les indignes, ne soyons pas pingres.

Mais The Ward vaut aussi pour son scénario qui brise les codes du genre en proposant au spectateur d’assister à une succession de plantages en règle, une sorte de boucle narrative qui décontenance et aboutit à un final qui n’est pas le plus original de l’Histoire, mais que je n’ai pas vu venir une seconde pour autant.

The Ward n’est pas le film le plus « Carpenter » de la filmographie de Carpenter, mais n’en demeure pas moins un film réalisé de main de maître et solide, qui se regarde avec délectation. Il n’a pas marché dans les salles et des tas de cons ne l’aime pas, mais ne vous y trompez pas : c’est du tout bon. Et je ne dis pas ça parce que c’est Carpenter qui l’a réalisé. Enfin si. Mais je le pense quand même.

Sur ce, je vous laisse.

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Unfriended (2015) de Levan Gabriadze http://caligari.fr/2016/07/25/unfriended-2015-de-levan-gabriadze/ http://caligari.fr/2016/07/25/unfriended-2015-de-levan-gabriadze/#respond Mon, 25 Jul 2016 01:07:29 +0000 http://caligari.fr/?p=571 Une soirée Skype entre amis dégénère en festival de révélations scabreuses et de suicides sous l’impulsion d’une hackeuse revenue d’outre-tombe pour se venger de ceux qui l’ont poussé à se donner la mort en postant vidéo et commentaires humiliants sur YouTube ou Facebook. J’espère que vous avez lu le résumé qui précède d’une traite sans […]

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Unfriended

Une soirée Skype entre amis dégénère en festival de révélations scabreuses et de suicides sous l’impulsion d’une hackeuse revenue d’outre-tombe pour se venger de ceux qui l’ont poussé à se donner la mort en postant vidéo et commentaires humiliants sur YouTube ou Facebook.

J’espère que vous avez lu le résumé qui précède d’une traite sans reprendre votre respiration au milieu. Ça commence à devenir coton comme exercice. Depuis que j’ai décidé que mon premier paragraphe serait, autant que faire se peut, une présentation de l’argument général de chaque film chroniqué, je me retrouve face au même défi : en dire assez sans en dire trop, si possible en restant clair et le moins chiant possible. Dure vie que celle du blogueur confidentiel que je suis. Envoyez vos dons.

À part ça, Unfriended ? Une excellente surprise, à vrai dire. Je m’attendais dans le fond à un truc un peu bateau, avec un topo assez scolaire sur les dangers des réseaux sociaux et le comportement malsain que nous sommes tout susceptibles d’adopter cachés derrière nos écrans, un peu comme dans le catastrophique Panic Button que j’ai eu la chance infinie de regarder en février, et dans lequel cette réflexion était d’ailleurs à peu près le seul élément intéressant.

Il y a évidemment de cela dans Unfriended, et même beaucoup de cela, mais contrairement au Panic Button caca cité plus haut, il y a aussi une vraie virtuosité dans la forme. Le film entier nous donne à voir l’écran d’ordinateur de la jeune Blaire : les sites qu’elle consulte, les discussions privées par messagerie qu’elle entretient, les conversations Skype, etc. La narration se fait entièrement à travers cet écran. Un exercice franchement casse-gueule et qui tient totalement la route, à deux ou trois exceptions de facilité près.

D’abord parce que le film propose un environnement réaliste. On se promène sur Facebook, sur Skype ou Google, avec une historique de navigation, de messagerie, d’onglets ou de marque-pages qui ressemblent vraiment à ce que l’on peut trouver sur l’ordinateur des vrais gens. Mine de rien, ça compte. — Ensuite, parce que le scénario sait réellement jouer de cette contrainte narrative et ne se contente pas d’habiller un parti-pris gadget. Au-delà du concept, il se passe vraiment quelque chose. Ce qui compte encore plus.

Ce n’est pas que le scénario soit d’une originalité folle, mais la manière dont il est mis en scène renouvelle vraiment le principe et sait le rendre plutôt trépidant. De plus, la forme même de la narration demande une attention soutenue du spectateur, qui doit à la fois suivre les dialogues, lire les messages, et surveiller de manière générale les indications survenant sur l’écran de la jeune femme – le tout en anglais, of course. Une narration à la première personne franchement hardcore, sans le caractère sexy du found-footage, quoi que laisse penser l’affiche du film qui pompe à mort sur Paranormal Activity.

Alors comprenez-moi, je ne dis pas que Unfriended est le film du siècle, mais il serait d’une abominable mauvaise foi de nier que son concept même, qui gagnerait à ne pas être décliné sur trois douzaines de films à venir, a quelque chose de novateur. Et qu’autour de ce concept a su s’articuler un film intéressant, captivant par moments, quand bien même son scénario n’échappe pas aux clichés du genre. Il y a une vraie démarche derrière ce film. Ça se respecte et se recommande.

Sur ce, je vous laisse.

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Phone (2002) de Byeong-ki Ahn http://caligari.fr/2016/07/22/phone-2002-de-byeong-ki-ahn/ http://caligari.fr/2016/07/22/phone-2002-de-byeong-ki-ahn/#respond Fri, 22 Jul 2016 21:51:19 +0000 http://caligari.fr/?p=561 Après avoir reçu des menaces sur son téléphone suite à un article impliquant des notables dans une affaire de viol sur mineure, une journaliste change de numéro et se retrouve dès lors hantée par un esprit qui prend possession de sa petite nièce avant de semer l’angoisse et la confusion dans sa vie ainsi que […]

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Phone

Après avoir reçu des menaces sur son téléphone suite à un article impliquant des notables dans une affaire de viol sur mineure, une journaliste change de numéro et se retrouve dès lors hantée par un esprit qui prend possession de sa petite nièce avant de semer l’angoisse et la confusion dans sa vie ainsi que celles de sa soeur et de son beau-frère.

Autant vous dire tout de suite que le résumé que vous venez de lire ne rend compte que de manière sommaire l’histoire de Phone. Et c’est précisément là l’ennui. Le film se paume littéralement dans les ramifications de son scénario, débutant comme un polar pour partir dans le fantastique sans vraiment créer de jonction logique entre les deux, et courant ensuite derrière les flash-back jusqu’à saturer la narration.

Mais même sans cela, Phone serait chiant. Le rythme mal soutenu du film et son histoire alambiquée le rendent terriblement pénible à suivre. Au bout d’une heure, on désespère de voir qu’il reste encore quarante minutes à se farcir. Et ce ne sont pas les revirements de situation de la fin qui relancent l’intérêt, loin de là.

Le film vaut surtout pour ses qualités esthétiques. Beaucoup de ses plans sont des petites merveilles, et le réalisateur joue avec talent sur les flous et les couleurs. Du point de vue strictement formel, Phone est clairement une réussite, mais cela ne suffit pas à le rendre agréable à regarder. Pas plus que l’incroyable prestation de Seo-woo Eun, six ans au moment de la production du film, qui sait se faire flippante à souhait et force l’admiration. Dommage, en somme.

Sur ce, je vous laisse.

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