Animaux – Caligari http://caligari.fr Mon, 20 May 2019 13:10:08 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.4 90213575 The Silence (2019) de John R. Leonetti http://caligari.fr/2019/05/20/the-silence-2019-de-john-r-leonetti/ http://caligari.fr/2019/05/20/the-silence-2019-de-john-r-leonetti/#respond Mon, 20 May 2019 13:08:29 +0000 http://caligari.fr/?p=913 En creusant là où il ne fallait pas creuser, des types délivrent des créatures ailées qu’ils n’auraient pas du délivrer. Aveugles, les espèces de ptérodactyles miniatures attaquent sans merci tout ce qui fait du bruit, et précipitent l’humanité dans le chaos, à l’exception de la famille d’une jeune fille sourde. Car c’est bien connu, les […]

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En creusant là où il ne fallait pas creuser, des types délivrent des créatures ailées qu’ils n’auraient pas du délivrer. Aveugles, les espèces de ptérodactyles miniatures attaquent sans merci tout ce qui fait du bruit, et précipitent l’humanité dans le chaos, à l’exception de la famille d’une jeune fille sourde. Car c’est bien connu, les sourds ne font pas de bruit.

Le souci avec les films Netflix, c’est qu’ils sont pensés pour les écrans de télé, de tablettes et de smartphones. Ce qui leur donne des allures de téléfilms, même lorsque les moyens sont là et encore plus quand ils n’y sont pas. À ceci s’ajoute un manque cruel d’originalité de nombre de productions, qui aligne les mêmes schémas narratifs et les mêmes amplitudes de personnages pour se baser sur ce qui semble plaire à ses abonnés. Sans oublier qu’il convient de répéter à l’infini les concepts qui marchent le plus. The Silence en est un exemple criant (ah ah ah), en reprenant sans vergogne le principe de Sans un bruit, que je n’ai par ailleurs toujours pas regardé.

Bref, vous aurez sans doute compris où je veux en venir, The Silence n’est vraiment pas terrible. Assez poussif dans sa construction, pas forcément efficace dans sa réalisation, il accumule les scènes convenues les unes après les autres comme dans un exercice d’atelier d’écriture. Et avance dans sa narration comme on se déplace parmi les lianes, à grands coups de coupe-coupe, en se demandant ce qu’on est venu foutre dans cette galère. Certes, c’est toujours amusant de voir des films fauchés essayer de raconter la fin du monde sans avoir les moyens d’aligner plus de dix figurants dans un même plan, mais on se lasse de tout, et The Silence est lassant.

Sur ce, je vous laisse. Chut.

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En eaux troubles (2018) de Jon Turteltaub http://caligari.fr/2019/01/22/en-eaux-troubles-2018-de-jon-turteltaub/ http://caligari.fr/2019/01/22/en-eaux-troubles-2018-de-jon-turteltaub/#respond Tue, 22 Jan 2019 21:21:15 +0000 http://caligari.fr/?p=900 C’est bien connu, si vous allez trop profond dans l’océan, vous allez ramener un mégalodon avec vous. Du coup on se demande vraiment pourquoi Jason Statham et toutes ces autres personnes beaucoup trop belles pour être océanologues sont surpris comme cela. Toujours est-il qu’une fois le mégalodon en liberté, et même dans des eaux territoriales, il […]

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C’est bien connu, si vous allez trop profond dans l’océan, vous allez ramener un mégalodon avec vous. Du coup on se demande vraiment pourquoi Jason Statham et toutes ces autres personnes beaucoup trop belles pour être océanologues sont surpris comme cela. Toujours est-il qu’une fois le mégalodon en liberté, et même dans des eaux territoriales, il va falloir s’en débarrasser. Pour cela, une seule solution : y aller à quatre, et si possible à mains nues.

Bon d’accord je caricature un (tout petit) peu, mais en gros The Meg n’est pas très différent de la cargaison sans fin de films de requins qui pullulent dans les eaux profondes du cinéma d’horreur. Et promis, j’arrête ici la métaphore aquatique. Au moins ce film a le mérite de ne pas chercher à jouer les faux nanars, du type Sharknado, et essaye de nous donner à voir une vraie bonne grosse série B des familles, avec des dialogues à la con et des situations improbables. Pourquoi je dis qu’il essaye, d’ailleurs ? Il y arrive même carrément.

Mais bon, dans la mesure où on n’est pas en Iran, on ne va pas non plus se voiler la face trop longtemps : The Meg est tout de même assez médiocre. Il multiplie les clichés sans fin, aligne des acteurs relativement doués mais perdus dans des personnages stéréotypés au possible, cumule les actes de bravoure et d’héroïsme au kilomètre pour mieux faire résonner les cuivres, et ne sort (presque) jamais des sentiers battus. En même temps, comment le lui reprocher ? Le film veut tellement coller à son genre que prendre des libertés aurait été contre-productif.

J’ai tout de même envie de lui décerner un très bon point pour l’épisode de la plage, dans laquelle il prend des allures décomplexée de Jaws et offre à voir quelques plans et quelques mises en scène réellement bien ficelés et bien tournés. Non pas que la réalisation soit catastrophique, elle est même tout à fait honnête et sait ménager ses effets, mais elle prend quelques petites allures virtuoses à ce moment précis et c’est tout à fait honorable. Pour le reste, le film est à réserver aux amoureux du genre, qui en ont déjà 150 à regarder avant.

Sur ce, je vous laisse.

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Zoombies (2016) de Glenn Miller http://caligari.fr/2018/04/10/zoombies-2016-de-glenn-miller/ http://caligari.fr/2018/04/10/zoombies-2016-de-glenn-miller/#respond Mon, 09 Apr 2018 23:07:42 +0000 http://caligari.fr/?p=847 Dans une réserve naturelle conçue pour conserver les espèces animales en danger d’extinction, un virus indéterminé se propage et transforme les animaux en monstres horribles bien décidés à bouffer les stagiaires et la proprio du lieu. Ce qu’ils arrivent à faire avec aisance, puisque les humains qui leur font face sont cons comme leurs pieds. […]

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Dans une réserve naturelle conçue pour conserver les espèces animales en danger d’extinction, un virus indéterminé se propage et transforme les animaux en monstres horribles bien décidés à bouffer les stagiaires et la proprio du lieu. Ce qu’ils arrivent à faire avec aisance, puisque les humains qui leur font face sont cons comme leurs pieds.

Il y a des films que l’on regarde avec fascination du début à la fin. Des films tellement mauvais que l’on demeure incrédule, en se disant qu’on va forcément finir par se réveiller. Zoombies en fait partie. Avec ses dialogues hallucinants, son absence totale de tenue narrative, ses personnages construits n’importe comment ou ses effets spéciaux à se rouler en boule, cette vague tentative de pomper Jurassic Park jusqu’à la moelle et la police de caractères surprend par sa faculté à repousser les limites du mauvais.

 

Le logo de la réserve naturelle. Bienvenue dans Jurassic Crap !

Le logo de la réserve naturelle. Bienvenue dans Jurassic Crap !

 

Je ne sais même pas quoi dire sur ce film. Une petite fille toute mignonne qui se transforme en Rambo et bousille un koala à coups de battes de base-ball pour enfants ? Ils l’ont fait. Des aigles qui font leur nid, en l’espace de quelques minutes, dans les entrailles de leur victime encore vivante ? Check. Une jeep qui met 10 minutes pour faire 500 mètres ? Des flics qui tentent de se faufiler dans une réserve naturelle par le garage mais ne gardent pas la porte d’entrée ? Des agents de sécurité qui ne s’émeuvent pas d’une alarme parce que, je cite, « le vétérinaire la déclenche tout le temps » ? Oui, tout ça et bien plus encore est dans Zoombies.

 

« They're nesting in me », répète en boucle l'ornithologue, aussi incrédule que le spectateur.

« They’re nesting in me », répète en boucle l’ornithologue, aussi incrédule que le spectateur.

 

Ce machin est certainement l’un des pires que j’ai vu de ma vie. Même en prenant en compte le budget ridicule, même en admettant que le réalisateur ne pouvait pas s’offrir les acteurs du siècle, on ne peut que saluer l’absence totale de logique, d’inventivité ou de talent qui conditionne cette œuvre. C’est réellement remarquable, et c’est un vrai gros tas de merde.

Sur ce, je vous laisse.

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47 Meters Down (2017) de Johannes Roberts http://caligari.fr/2017/09/27/47-meters-down-2017-de-johannes-roberts/ http://caligari.fr/2017/09/27/47-meters-down-2017-de-johannes-roberts/#comments Tue, 26 Sep 2017 22:32:55 +0000 http://caligari.fr/?p=775 Deux sœurs en vadrouille au Mexique ont envie de tester une expérience inédite  : se coller dans une cage à cinq mètres de profondeur dans l’océan, pour regarder les poissons et les requins nager autour d’elles. Manque de bol, le bateau est tout pourri, le câble se brise et les deux touristes se retrouvent à […]

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Deux sœurs en vadrouille au Mexique ont envie de tester une expérience inédite  : se coller dans une cage à cinq mètres de profondeur dans l’océan, pour regarder les poissons et les requins nager autour d’elles. Manque de bol, le bateau est tout pourri, le câble se brise et les deux touristes se retrouvent à 47 mètres de profondeur, avec peu d’oxygène et beaucoup d’envie de remonter à la surface.

Ces derniers temps, les films de requins tendent à être un peu moins pourris que ces trente dernières années. Après une longue série de clones affligeants de Jaws, on a vu émerger des films comme The Reef, et même Instinct de survie dont je garde un bon souvenir, alors que la critique que j’en ai rédigé juste après l’avoir regardé est mi-figue, mi-raisin. Bref, c’est avec un certain espoir que j’abordai 47 Meters Down, avec son huis-clos dans une cage en profondeur typique des Open Water et de vrais morceaux de requins dedans.

Autant dire dès lors que ma déception fut grande. Le film est terriblement chiant, et le déroulé de son intrigue comme ses rebondissements d’une artificialité sans pareil. Les bonbonnes qui n’indiquent plus que 20 minutes d’oxygène mais en fournissent encore une demie-heure plus tard, les effets trampoline qui ne marchent pas ou qui marchent mal, et les dialogues sentimentaux à deux balles des deux nanas coincées dans une cage et surveillée par un requin opiniâtre… À quel moment je suis censé frémir ?

On ajoute à cela qu’il faut vraiment être con pour aller faire de la plongée au milieu des requins sur un bateau et dans une cage aussi péraves. Sans déconner, le câble lâche, ensuite le type qui descend chercher les filles se fait bouffer comme un crétin, et pour finir le filin qu’on leur descend pour les ramener à la surface lâche à son tour… Je suis désolé mais il faut que je le dise : « You’re gonna need a better boat ».

Si vous aimez les gros poissons ou que des otites carabinées pour interdisent la plongée sous-marine, à la rigueur vous trouverez peut-être un petit intérêt à regarder ce film entre la poire et le dessert. Mais inutile de s’attendre à des miracles. Malgré un argument de base sympathoche, 47 Meters Down est une réalisation médiocre devant laquelle on se tape de longues minutes d’ennui avant que cela ne bouge un petit peu. Quant au twist de fin, il ne sert pas à grand-chose et on le voir venir gros comme un requin.

Sur ce, je vous laisse. Gloup gloup.

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La Nuit des chauve-souris (1999) de Louis Morneau http://caligari.fr/2017/08/02/la-nuit-des-chauve-souris-1999-de-louis-morneau/ http://caligari.fr/2017/08/02/la-nuit-des-chauve-souris-1999-de-louis-morneau/#respond Wed, 02 Aug 2017 11:33:52 +0000 http://caligari.fr/?p=756 Des chauve-souris trafiquées par un virus attaquent les gens et leur propagation menace les États-Unis, l’Amérique en général, et à peu près le monde entier sauf le pays des pingouins où il fait trop froid. Heureusement, une équipe d’environ 5 personnes partent en guerre contre le fléau, tandis que l’armée américaine décide de faire n’importe […]

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Des chauve-souris trafiquées par un virus attaquent les gens et leur propagation menace les États-Unis, l’Amérique en général, et à peu près le monde entier sauf le pays des pingouins où il fait trop froid. Heureusement, une équipe d’environ 5 personnes partent en guerre contre le fléau, tandis que l’armée américaine décide de faire n’importe quoi sans écouter personne. Ça ne lui ressemble pas, pourtant.

Bats, ou en français La Nuit des chauve-souris, ce qui est encore une fois un titre ridicule, c’est le genre typique de films que j’aurais aimé regarder à 16 ou 17 ans sur une VHS achetée à vil prix dans un bac soldes d’une grande surface. Toutes les recettes y sont : l’introduction classique avec deux jeunes qui se font massacrer, l’introduction des personnages sous fond de sur-contextualisation de leurs fonctions, l’épisode « cellule de crise », l’attaque massive et, finalement, le dénouement tout en suspens. La construction narrative du film est typique, un vrai modèle du genre.

Évidemment, après en avoir vu des dizaines dans le genre, on finit par se blaser. Mais n’empêche, je n’ai pas détesté Bats et je suis même surpris de la faible note qu’il récolte sur Rotten Tomatoes. Alors bon, que les choses soient claires : ce n’est probablement pas un « bon » film. Mais c’est tout de même une réalisation qui se regarde beaucoup mieux que d’autres, et qui se maintient bien dans son rythme, du moins jusqu’à sa dernière partie qui, il faut bien le reconnaître, est franchement poussive.

On notera que les chauve-souris sont finalement bien faites et plutôt bien animées. Aujourd’hui, le film ferait tout en image de synthèse moches à en crever, mais là on a encore des marionnettes à l’ancienne et ça a un côté mignon. Pas effrayant hein, faut pas déconner non plus.

Et puis on s’amusera de voir que le réalisateur a très bien compris qu’en matière de film d’horreur sur des volatiles fous, rien ne vaut Les Oiseaux d’Hitchcock, à qui il pompe allègrement ses plans. En même temps pourquoi s’en priver ? On est certain comme ça de ne pas faire de la merde. Par contre, quand il applique à la caméra cet effet bizarre de distorsion de l’image censé représenter je-ne-sais pas trop quoi, c’est franchement maladroit et ça fait limite mal aux yeux.

Bref, en conclusion, en un mot comme en cent, Bats n’est pas le film du siècle, de la décennie, de l’année ou même du jour. Mais si vous avez envie de regarder un film de genre typique, un produit bien scolaire dans son scénario comme ses dialogues, avec toute le côté réconfortant que cela peut avoir, pourquoi pas celui-ci ?

Sur ce, je vous laisse.

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Kong : Skull Island (2017) de Jordan Vogt-Roberts http://caligari.fr/2017/07/16/kong-skull-island-2017-de-jordan-vogt-roberts/ http://caligari.fr/2017/07/16/kong-skull-island-2017-de-jordan-vogt-roberts/#respond Sun, 16 Jul 2017 01:24:26 +0000 http://caligari.fr/?p=739 Convaincus qu’une île perdue au milieu de nulle part est le territoire de monstres ahurissants et autres merveilles du même acabit, une équipe de scientifiques profite de la fin de la guerre du Vietnam pour obtenir l’escorte d’une escouade militaire dans son expédition. Accueilli à bras ouverts par un gorille géant qui bousille ses petits […]

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Convaincus qu’une île perdue au milieu de nulle part est le territoire de monstres ahurissants et autres merveilles du même acabit, une équipe de scientifiques profite de la fin de la guerre du Vietnam pour obtenir l’escorte d’une escouade militaire dans son expédition. Accueilli à bras ouverts par un gorille géant qui bousille ses petits nélicoptères et ses hommes dedans, le colonel de la dite escouade se jure d’avoir la peau de son nouvel ennemi, et démontre que le plus Kong des deux n’est pas celui qu’on croit.

Comment parler d’un King-Kong sans le comparer à ses prédécesseurs ? Voici la question qui me hante au moment d’écrire ce billet, mais elle ne me hantera pas tant que ça dans la mesure où les prédécesseurs, je ne les connais que fort peu. Le King-Kong de Cooper ? Je l’ai quelque part mais ne l’ai encore jamais vu. Celui des années 70 ? Si je l’ai vu, je n’en garde strictement aucun souvenir. Dans le fond, le seul King-Kong que j’ai en mémoire est celui de Peter Jackson. Oui je sais, j’ai le chic pour me rappeler des trucs pas franchement mémorables.

J’en oublie un tout de même : King Kong contre Godzilla, réalisé en 1962. J’hésitais à le citer, mais figurez-vous que j’ai commencé à rédiger cette petite chronique pendant que défilait le générique de fin du film, et qu’une scène post-crédits est apparue devant mes yeux ébahis, laissant clairement entrevoir une suite et un bon gros lézard géant dans la foulée… Du coup, ça me semble parfaitement approprié de le citer. En plus c’était un moment sympa. Pas comme le film de Peter Jackson. Je sais que ce n’est pas charitable d’insister de la sorte, mais nom de Dieu quel navet ce truc. Enfin bref.

Donc on va tenter de parler de ce Kong sans penser aux autres. Après tout pourquoi pas ? Tout se passe sur l’île où réside le majestueux primate, il n’y pas d’histoire de Kong ramené en bateau à New-York pour faire grimpette sur les gratte-ciels et tout le tralala, et c’est déjà très bien. Ainsi, le film prend vraiment le temps de nous exposer l’écosystème de la Skull Island, qui constitue en soi tout un poème symphonique. Mieux encore, il ne nous colle pas sous les yeux une resucée de Jurassic Park et propose un bestiaire (relativement) original.

C’est évidemment cette île, ses animaux géants ou moins géants, ses menaces sourdes, ses habitants humains muets et emplis de sagesse, ses flamants roses et son roi Kong, qui constitue le personnage principal du film. Avec en toile de fond deux narrations qui s’entremêlent, représentées par deux groupes de survivants distincts : celui qui tente de se barrer de cette île dans le meilleur état possible, et celui mené par un colonel décidé à faire la peau du grand gorille parce que bon, c’est bien connu, c’est dans la nature de l’Homme de descendre du singe. Calembour.

De fait, Samuel L. Jackson est juste merveilleux dans le rôle d’une sorte de colonel Achab obsédé par l’idée de bouffer du Kong, dans lequel il sublime toute sa rancœur de vieux militaire aigri, contraint d’abandonner une guerre sans en avoir une autre derrière. Placer l’histoire de Kong dans le contexte géopolitique de 1973 est plutôt une bonne idée, surtout quand l’arrivée dans l’histoire d’un ancien de 1943 joue les machines à remonter le temps.

Je ne sais pas si ça sent, mais j’ai vraiment aimé ce film. On ne va pas se mentir, c’est du gros spectacle bien stylisé comme il faut, avec de vrais moments de bravoure et d’autres nettement moins réussis. Parfois le film glisse un peu trop du côté du grotesque, mais jamais au point de ne pas remonter la pente. Et certaines scènes sont tellement réussies, à commencer par le combat final entre Kong et un gros truc rampant dégueulasse, qu’elles en sont presque émouvantes.

Mais le film tente aussi des choses au niveau scénaristique, et s’autorise surtout quelques plans allégoriques qui ne sont pas franchement subtils, mais dont j’ai envie de saluer la présence dans ce type de production. Parce que bon, ce n’est pas Peter Jackson qui allait essayer de s’interroger sur la valeur de l’image ou la poursuite d’une vie perdue à force de se chercher elle-même. Oui j’insiste, je sais. C’est juste que ce n’était pas la peine d’arrêter de faire des Braindead si c’était pour nous pondre des cacas façon King-Kong 2005, ou des épopées nono-zélandaises baveuses et surfaites.

J’avais envie d’aimer Kong : Skull Island et je suis ravi. J’ai vu un film qui me donnait exactement ce que j’espérais voir. Un univers différent et pensé, qui se maintient dans des principes sans tomber dans des clichés, généralement bien fait, bien rythmé, et sans trop de longueurs ou de blablas inutiles. Certaines situations et certains personnages auraient mérité d’être un peu moins stéréotypés, de même que sa musique qui ressemble à peu près à tout ce qu’on entend tout le temps, mais inutile de jouer les pisse-froids : en essayant de nous divertir sans nous prendre pour des cons, quitte à pencher parfois bien plus du côté d’un Herzog que d’un Michael Bay, Jordan Vogt-Roberts signe un film intègre et remarquable.

Sur ce, je vous laisse.

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Zombeavers (2014) de Jordan Rubin http://caligari.fr/2016/09/18/zombeavers-2014-de-jordan-rubin/ http://caligari.fr/2016/09/18/zombeavers-2014-de-jordan-rubin/#respond Sun, 18 Sep 2016 00:21:57 +0000 http://caligari.fr/?p=665   Un week-end au bord d’un lac dans un cadre forestier idyllique pour trois jeunes filles rapidement rejointes par leurs petits amis respectifs tourne au cauchemar grotesque quand des castors zombies chimiquement empoisonnés attaquent tout ce joli petit monde. J’ai longtemps temporisé avant de regarder Zombeavers. Je craignais un faux nanar lourd comme de la […]

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zombeavers

 

Un week-end au bord d’un lac dans un cadre forestier idyllique pour trois jeunes filles rapidement rejointes par leurs petits amis respectifs tourne au cauchemar grotesque quand des castors zombies chimiquement empoisonnés attaquent tout ce joli petit monde.

J’ai longtemps temporisé avant de regarder Zombeavers. Je craignais un faux nanar lourd comme de la fonte, dont l’argument tournerait presque exclusivement autour du jeu de mot sur le « beaver », qui désigne à la fois le castor (dans la langue de Shakespeare) et la touffe féminine (dans la langue de Larry Flynt). Hé bien figurez-vous que mes craintes étaient totalement fondées.

 

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Rajoutez le chien, et on est dans Scooby-Doo.

 

Le problème avec ce genre de comédies d’horreur, c’est que sous prétexte de faire du nanar, on s’autorise juste à faire n’importe quoi. Les acteurs jouent mal, la réalisation est dans les choux, les castors ne ressemblent à rien, les répliques sont d’une beaufaillerie désastreuse, bref on dirait une sorte d’épisode de Scooby-Doo remanié par un enfant hyperactif et dialogué par DSK.

 

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Tu l’as comprise, la référence à la foufoune ?

 

Je ne dis pas qu’on ne se marre jamais, mais franchement c’est beaucoup de yeux levés au ciel et de soupirs de lassitude pour quelques sourires de temps en temps. Ça se la joue cul sans l’assumer, ça se la joue gore sans l’assumer non plus, ça se la joue ridicule en l’assumant beaucoup trop, et le bêtisier qui vient conclure le film résume à lui seul tout l’esprit de cette gaudriole.

 

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La palme d’or de « l’actrice la plus mal à l’aise d’être les seins à l’air dans un film alors qu’elle est censée jouer une délurée » revient à Cortney Palm.

 

Alors, à choisir, j’aurais préféré qu’on soit dans le registre trash, façon Nouvelle-Zélande, façon Troma, façon « je m’en fous et je balance la barbaque et les nibards », plutôt que dans ce produit calibré horreur ma non troppo, avec ses blagues de foufounes qui n’en finissent pas et son esprit nanar de bonne famille. Je ne suis donc que très imparfaitement convaincu.

 

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Comme dirait l’autre, c’est en faisant n’importe quoi qu’on finit par faire n’importe quoi.

 

On reconnaître au moins un mérite au film : celui de casser quelques codes, et plus particulièrement celui de la répartition entre morts et survivants. À part ça, Zombeavers ne casse pas trois pattes à un canard. Et je ne parle pas de canards par hasard, mais si vous ne connaissez pas la blague des castors et des canards, on s’en passera : il n’y a déjà que trop de mauvais goût sur ce blog, ça va finir par fâcher le petit Jésus.

 

Sur ce, je vous laisse.

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Instinct de survie (2016) de Jaume Collet-Serra http://caligari.fr/2016/09/18/instinct-de-survie-2016-de-jaume-collet-serra/ http://caligari.fr/2016/09/18/instinct-de-survie-2016-de-jaume-collet-serra/#respond Sat, 17 Sep 2016 22:29:52 +0000 http://caligari.fr/?p=661 Partant sur les traces de sa défunte maternelle, Nancy plaque ses études de médecine pour aller faire du surf sur une plage mexicaine. Elle va malheureusement tomber nez à nez avec un requin encore plus opiniâtre à la bouffer que le sera son banquier lorsqu’il réalisera qu’elle ne rembourse plus son prêt universitaire. The Shallows, […]

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Partant sur les traces de sa défunte maternelle, Nancy plaque ses études de médecine pour aller faire du surf sur une plage mexicaine. Elle va malheureusement tomber nez à nez avec un requin encore plus opiniâtre à la bouffer que le sera son banquier lorsqu’il réalisera qu’elle ne rembourse plus son prêt universitaire.

The Shallows, ou Instinct de survie pour les intimes francophones, est donc un film de requin. J’ai envie de regarder des films de requin, en ce moment, donc ça tombe bien. Évidemment, et je vais encore le répétér pour la nananième fois, 95 % des films de requin sont mauvais et les 5 % restants, c’est Jaws. Ou The Reef, à la rigueur. Autant dire que quand je me mets un film de requin dans mon lecteur dvd, je ne m’attends pas à un miracle.

Donc bon, The Shallows. Pas pire, on dira. Il arrive à échapper au grand-guignol de la majorité des productions de ce genre de films, et c’est franchement un très bon point. Enfin, disons qu’il y arrive presque, parce que la fin laisse tout de même foutrement perplexe, mais je n’ai pas envie de spoiler non plus donc on se contentera de dire que c’est assez ridicule. Vous me direz que, sortie de son contexte, la fin de Jaws aussi est ridicule. Et je vous répondrai que vous avez raison, mais que je vous emmerde quand même.

Instinct de survie a beaucoup de qualités : il est bien mené, plutôt haletant, sait ménager certains de ses effets avec brio et surprend par la qualité de sa photographie, qui lui donne un cachet de vraisemblance qui détonne avec pas mal de ses confrères. Même si, à côté de ça, il manque aussi un peu de visibilité, et propose un requin dont on se demander parfois s’il n’a pas la carrure d’une baleine bleue. J’exagère à peine.

Sans compter, autre détail qui chiffonne un peu, un personnage principal qui devient une véritable machine de guerre au moment précis où l’épuisement, le désespoir et la gangrène s’emparent d’elle puissance mille. On va dire que c’est un film nietzschéen : tout ce qui ne nous tue pas nous rend étrangement plus fort. Il faut voir que le scénario ne fait pas dans la finesse. Vous aimez les fusils de Tchekhov ? Vous aurez droit à tout le râtelier, plus celui des voisins.

Mais dans le fond, le point le plus noir du film est encore sa réalisation. Ce n’est pas que cela soit mal réalisé, c’est que c’est chiant. Les ralentis, c’est chiant. Surtout quand on nous les colle sur dix minutes d’images de surf dont on se fout royalement. D’accord, c’est vrai, l’actrice est une méga bombasse des familles. Mais si j’ai envie de voir une bombasse faire du surf sur de la musique techno, il y a plein de vidéos pour ça sur YouTube…

Et puis bon, je comprends bien qu’ils se sont offerts une méga bonnasse pour le rôle principal, et en plus elle a le mérite de savoir jouer la comédie, mais franchement les plans où elle se met langoureusement en maillot avant d’enfiler langoureusement sa combinaison, ça m’a surtout rappelé les VHS Playboy de ma jeunesse. Je me dis que la règle, ça devrait surtout être : « Si tu n’as pas le droit ou les c… de la montrer à poil, n’en fais pas des caisses avec ton actrice. »

Bon, je n’ai pas envie non plus de bouder mon plaisir : The Shallows se regarde, il développe quelques scènes et quelques passages de très bon standing, et se démarque de tous les nanars plus ou moins volontaires qui font du film de requin blanc le mouton noir du cinéma de genre. On lui pardonnera pas mal de ses défauts, parce qu’il est efficace, mais son côté quelque peu jeuniste et démago laisse tout de même un petit arrière-goût dans la bouche.

Sur ce, je vous laisse.

 

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Les Dents de la mer (1975) de Steven Spielberg http://caligari.fr/2016/08/01/les-dents-de-la-mer-1975-de-steven-spielberg/ http://caligari.fr/2016/08/01/les-dents-de-la-mer-1975-de-steven-spielberg/#respond Mon, 01 Aug 2016 14:12:15 +0000 http://caligari.fr/?p=597 En 2010, je signais dans le Caligari version Over-Blog un article sur Jaws. Ou Les Dents de la mer, si vous préférez. Je viens de le relire : il est nul. Totalement nul. Non pas que je ne sois plus d’accord avec ce que j’y écris mais il est lourd. Il est pédant, prétentieux et […]

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les dents de la mer

En 2010, je signais dans le Caligari version Over-Blog un article sur Jaws. Ou Les Dents de la mer, si vous préférez. Je viens de le relire : il est nul. Totalement nul.

Non pas que je ne sois plus d’accord avec ce que j’y écris mais il est lourd. Il est pédant, prétentieux et mal écrit. Et quand je me relis, critiquant les anti-américains primaires qui ont craché sur Jurassic Park, je trouve étonnant d’avoir « omis » de préciser que j’en faisais moi-même partie à l’époque. Étais-je donc à ce point dénué d’autocritique, voilà six ans ?

Il y a peu de films que je considère comme parfaits. Il y a L’Exorciste dans sa version de 1973, il y a le Barry Lyndon de Kubrick, et il y a clairement Les Dents de la mer. J’ai beau le connaître (presque) par coeur, l’avoir vu au moins une bonne dizaine de fois, je continue à le regarder bouche bée. Comme cet après-midi, le redécouvrant dans sa version restaurée, en blu-ray. Le vivant à fond, la gorge serrée parfois, et empli de frissons.

Il faut voir, revoir, et revoir sans cesse Jaws. Il faut admirer un sens de la mise en scène incroyable, une grammaire nouvelle pour l’époque et déjà impeccable, esthétiquement irréprochable, efficace et intelligente. Il faut revoir ce film encore et encore, pour se rendre compte du petit miracle qu’il représente, et du génie de Steven Spielberg. De sa capacité à mélanger les genres, les styles et les registres. Et de donner un tout cohérent à un patchwork insensé de personnages disparates et d’émotions contraires.

Il faut aimer Jaws pour ce qu’il est : l’un des plus grands films, l’un des plus beaux films, de l’Histoire du septième art. Un chef-d’oeuvre qui n’a pas pris une ride malgré ses quarante ans. Une véritable merveille. Finalement, c’est tout ce que j’ai vraiment envie de dire.

Sur ce, je vous laisse.

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Killer Crocodile 2 (1990) de Giannetto de Rossi http://caligari.fr/2016/07/28/killer-crocodile-2-1990-de-giannetto-de-rossi/ http://caligari.fr/2016/07/28/killer-crocodile-2-1990-de-giannetto-de-rossi/#respond Wed, 27 Jul 2016 22:22:28 +0000 http://caligari.fr/?p=590 Suite aux millions d’entrées qu’a réalisé le film Killer Crocodile, les producteurs se dépêchent de mettre de l’argent dans une suite qui remporta trois oscars et détrôna Citizen Kane dans le top 10 des plus grands films de tous les temps. Killer Crocodile 2 prend les mêmes et recommence. Par contre, il élabore une intrigue […]

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Killer Crocodile 2

Suite aux millions d’entrées qu’a réalisé le film Killer Crocodile, les producteurs se dépêchent de mettre de l’argent dans une suite qui remporta trois oscars et détrôna Citizen Kane dans le top 10 des plus grands films de tous les temps.

Killer Crocodile 2 prend les mêmes et recommence. Par contre, il élabore une intrigue un petit peu plus complexe que son prédécesseur, mettant en scène une sombre histoire d’escroquerie à la dépollution qui s’efface vite devant le besoin de montrer une bonne soeur se faire manger par un crocodile mal fait.

À part ça, si le premier Killer Crocodile avait encore le charme du nanar, cette suite est surtout très bateau (ah ah ah) et offre peu de raisons de sourire. Mais si vous aimez vous ennuyer devant des films, celui-ci est fait pour vous. C’était mon conseil du jour.

Sur ce, je vous laisse.

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