Tueurs – Caligari http://caligari.fr Fri, 14 Sep 2018 18:38:30 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.4 90213575 Don’t Breathe – La Maison des ténèbres (2016) de Fede Alvarez http://caligari.fr/2018/09/14/dont-breathe-la-maison-des-tenebres-2016-de-fede-alvarez/ http://caligari.fr/2018/09/14/dont-breathe-la-maison-des-tenebres-2016-de-fede-alvarez/#comments Fri, 14 Sep 2018 18:38:30 +0000 http://caligari.fr/?p=875 Trois jeunes gens habitués aux petits larcins décident de frapper un grand coup en cambriolant la maison d’un vétéran de l’armée aveugle plein aux as après avoir obtenu perçu une forte somme d’argent en compensation de la mort accidentelle de son enfant. Et comme ce sont trois jeunes gens dans un film d’horreur, ils vont […]

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Trois jeunes gens habitués aux petits larcins décident de frapper un grand coup en cambriolant la maison d’un vétéran de l’armée aveugle plein aux as après avoir obtenu perçu une forte somme d’argent en compensation de la mort accidentelle de son enfant. Et comme ce sont trois jeunes gens dans un film d’horreur, ils vont évidemment en prendre plein la gueule jusqu’à mourir dans d’atroces souffrances.

Don’t Breathe ne part pas trop mal. Si l’on passe outre les clichés et l’absence totale de profondeur des personnages, ce qui demande un peu d’abnégation tout de même, on est séduit durant les premières minutes par l’esthétique générale du film. Jusqu’à ce que celle-ci s’étire en longueur, à l’image du scénario, et aille chercher tellement du côté de [REC] qu’on se demande une fois encore où est la frontière entre citation, hommage et plagiat. Avec, en prime, de belles couleurs verdâtres qui donnent l’impression d’assister à une version longue du logo de la boîte de production, Ghost House.

Don’t Breathe aurait pu être nerveux s’il ne durait pas si longtemps, aurait pu être intéressant s’il ne s’éparpillait pas dans trop de directions à la fois, aurait pu être prenant s’il ne devenait pas aussi bavard en plein milieu. Machine à tuer aveugle, le vétéran traqueur d’importuns se révèle être une monstrueuse pleureuse qui débite des clichés de personnage méchant à faire pâlir un James Bond. Mention spéciale à la dimension coupablement mécréante du discours : « Il n’est rien qu’un homme ne puisse faire quand il a compris que Dieu n’existe pas ». Vous irez dire ça aux curés pédophiles et aux lapidateurs professionnels.

C’est par ailleurs l’un des gros soucis du film, outre ses longueurs. Les personnages sont emmerdants au possible. Comme souvent, leurs motivations sont survolées à la vitesse du son : Bidule est amoureux de Machine, Machine est avec Connard de service, et Connard de service est un connard de service. Machine veut du fric pour partir loin de sa maman, caricature totale de mère indigne alcoolo, tout en emmenant sa petite soeur, caricature totale de petite fille gentille perdue dans une famille de tarés. Au passage, ceci est censé justifier le fait d’aller cambrioler un vétéran aveugle. Disons-le : les personnages sont tellement creux ou antipathiques qu’on se fout totalement, au bout d’un moment, de leur survie ou non.

Don’t Breathe est au final un film antipathique. Il n’est pas à la hauteur de ses ambitions, et ne tient pas non plus ses promesses. Il ne sait clairement pas sur quel pied danser, et tente de couvrir à grands renforts de scènes chorégraphiées fatigantes et surchargées de ralentis dramatiques l’inanité de son propos comme de son déroulement. À l’exception d’un long plan séquence au début plutôt réussi, seule coquetterie de réalisateur dans un marasme de clichés paludéens, le film est vite emmerdant à regarder et patine dans sa propre narration.

Sur ce, je vous laisse.

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Split (2016) de M. Night Shyamalan http://caligari.fr/2017/12/18/split-2016-de-m-night-shyamalan/ http://caligari.fr/2017/12/18/split-2016-de-m-night-shyamalan/#respond Mon, 18 Dec 2017 03:08:14 +0000 http://caligari.fr/?p=831 Trois jeunes filles se font enlever puis séquestrer par un bonhomme atteint d’un vingt-quadruplement de personnalité, ce qui fait tout de même beaucoup pour un seul cerveau. À force de tentatives d’évasions ou de manipulations ratées, la plus solide des trois adolescentes finit par réaliser l’étendue de la menace qui plane au dessus d’elle. Il […]

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Trois jeunes filles se font enlever puis séquestrer par un bonhomme atteint d’un vingt-quadruplement de personnalité, ce qui fait tout de même beaucoup pour un seul cerveau. À force de tentatives d’évasions ou de manipulations ratées, la plus solide des trois adolescentes finit par réaliser l’étendue de la menace qui plane au dessus d’elle.

Il paraît que M. Night Shyamalan est de retour sur le devant de la scène après une traversée du désert qui avait relégué son nom en tout petit sur les affiches. Je n’ai pas trop suivi, j’avoue. Le dernier film que j’avais vu de ce réalisateur était The Village, qui date tout de même de 2004. Pour certains, c’était d’ailleurs celui-ci qui marquait le début de la fin (provisoire) du “nouveau Spielberg” que chacun encensait. Ce qui est étrange à mes yeux, puisque j’ai beaucoup aimé The Village. J’aime bien les utopies en fait, comme The Beach de Danny Boyle. Mais c’est une autre histoire.

Bref, il paraît encore que Split se positionne dans le même monde qu’Incassable, ce film dans lequel Bruce Willis et Samuel L. Jackson jouaient un super-héros et un super-vilain “normaux”. Incassable, que de nombreuses voix encensent fréquemment alors que je l’ai trouvé prétentieux et sans grand intérêt. Mais j’arrête là, sinon on va encore me reprocher de nager à contre-courant, ce qui serait parfaitement idiot puisque les derniers êtres vivant à m’avoir vu nager sont les bactéries qui me tenaient compagnie dans le liquide amniotique.

De toute manière, cette histoire de Split se déroulant dans le monde d’Incassable, c’est la révélation des dernières secondes du film. Vous savez, cette manie de Shyamalan de pousser au twist à tout prix, à tel point que cela relève de la culture du viol. Ce n’est même pas du spoil que je vous fais, la dernière scène en question est totalement détachée du reste du film et pourrait ne pas être là sans que cela change quoi que ce soit. Juste une manière de nous annoncer la suite, prévue pour 2019. Tellement subtil que même un macaque aura compris le message.

Bon, et alors, Split dans tout ça ? On va dire que c’est un bon film. Le jeu sur les multiples personnalités du kidnappeur est bien tourné, quand bien même c’est agaçant de nous en promettre vingt-quatre pour n’en montrer que cinq ou six. Déjà, un type avec six personnalités distinctes, c’est bien. Ce n’était pas nécessaire d’en rajouter sans assumer derrière. Ça me fait penser à Manimal, vous savez la série avec le type censé être capable de se changer en n’importe quel animal et qui, tout au long de la série, se limite la plupart du temps à un aigle ou une panthère. C’est fou ce que je digresse, aujourd’hui.

Donc, pour essayer de revenir à mes moutons, Split est plutôt un bon film. Évidemment bien réalisé, parce que Shymalan sait tenir une caméra, et bien interprété. Pour ce qui est de la construction narrative, entre flash-back et jeu d’allers-retours incessants dans le cabinet de la psy, ça fait tout de même un peu bateau et redondant, mais le film arrive tout de même à maintenir son rythme, à défaut de suspens. Parce que bon, en matière de film haletant pour onychophages amateurs, on a fait mieux. Les quelques pics de tension du film ne suffisent pas à en faire un thriller bondissant. On ne s’ennuie pas, mais on regarde cela bien plus comme un exercice intellectuel.

Et comme souvent avec Shyamalan, on a l’impression au sortir du film d’avoir suivi une histoire pleine de trous. Une fois séparées, deux des trois jeunes filles séquestrées semblent quasiment disparaître de l’intrigue, ne faisant leur apparition que vers la fin, au moment où c’est pratique. Le dénouement lui-même se déroule dans un contexte censé, j’imagine, interpeller le spectateur mais qui le laisse surtout sur une impression de WTF généralisé. Le personnage de la psy lui-même est survolé, et ne pèse guère plus qu’un personnage fonction quand bien même son écriture indique clairement une volonté de lui donner une certaine profondeur. Cela ne nuit jamais à la compréhension du film, mais cela en fait un collage assez bizarre qui pourrait se défendre stylistiquement s’il ne présentait pas toutes les apparences de la maladresse.

Bref, faut-il regarder Split ? Oui, sans doute, disons que le film et son propos sont assez intéressants pour mériter un visionnage. Difficile de nier ses qualités, tout en regrettant qu’il ne soit pas capable d’exploiter toutes ses promesses.

Sur ce, je vous laisse.

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Massacres dans le train fantôme (1981) de Tobe Hooper http://caligari.fr/2017/11/01/massacres-train-fantome-1981-de-tobe-hooper/ http://caligari.fr/2017/11/01/massacres-train-fantome-1981-de-tobe-hooper/#respond Wed, 01 Nov 2017 18:34:04 +0000 http://caligari.fr/?p=803 Quatre adolescents hilares qui jouent mal se rendent dans la fête foraine itinérante installée dans leur patelin. Après avoir essayé TOUTES les attractions disponibles, ils trouvent très amusants de passer la nuit en douce dans le train fantôme. Mais quand ils sont témoins d’un meurtre et poursuivis par une bonhomme difforme et son père, ils […]

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Quatre adolescents hilares qui jouent mal se rendent dans la fête foraine itinérante installée dans leur patelin. Après avoir essayé TOUTES les attractions disponibles, ils trouvent très amusants de passer la nuit en douce dans le train fantôme. Mais quand ils sont témoins d’un meurtre et poursuivis par une bonhomme difforme et son père, ils rigolent déjà beaucoup moins, ce qui a quelque chose de soulageant.

Tiens, un Hooper que je n’avais jamais vu. Quand bien même la disparition de ce réalisateur voici quelques mois m’a beaucoup peiné, il serait aventureux d’affirmer que je voue à sa filmographie une admiration sans bornes. Naturellement, The Texas Chainsaw Massacre compte parmi mes films favoris, et j’ai trouvé Eaten Alive tout aussi captivant. Mais sinon, la plupart de ses films m’ont juste laissé de marbre, quand ils ne me sont pas apparus parfaitement ridicules. Je mets de côté Poltergeist, qui est bien plus un film de Spielberg que de Hooper.

Bref, The Funhouse est tout de même considéré parfois, me semble-t-il, comme un classique du réalisateur, et le fait est que je me suis mis devant avec beaucoup de curiosité. Premier constat : le film fleure bon les années 80. Oui, je viens de dire “bon”, pour une décennie qui pue généralement la merde. Là, on retrouve tout ce qu’on aime des heighties : la manière de filmer hystérique, le grain d’image slasher, la direction outrancière d’acteurs amateurs, etc.

 

Vous vous rappelez les années 80 ? Quand les films osaient encore montrer les nichons de leurs actrices ?

Vous vous rappelez les années 80 ? Quand les films osaient encore montrer les nichons de leurs actrices ?

 

Le film s’offre même une intro pastichant à la fois Psychose et Halloween, dans un mélange très réussi. Un moment de bravoure qui soulève l’intérêt, mais The Funhouse ne tarde pas à retomber dans une matrice tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Quitte d’ailleurs à intégrer des personnages-fonction qui ne remplissent même pas la fonction supposée. Je pense au gamin, sorte d’histoire secondaire qui ne sert finalement à rien du tout, et ne participe en aucun cas à la narration dominante. En général, ce genre de trucs sautent avant d’embaucher un acteur exprès pour ça…

Le souci de ce film, c’est qu’il met énormément de temps à démarrer. Je veux bien qu’un film prenne son temps, je suis même plutôt pour, mais là on assiste pendant 45 minutes à la vie de quatre jeunes idiots qui fument des pétards et font des auto-tamponneuses, sans parvenir à se prendre d’empathie pour eux tellement ils sont chiants à rigoler comme des gorets toutes les deux secondes. Quand l’action commence, le spectateur est déjà en état de léthargie avancée. Et ce ne sont pas singeries des assassins qui parviennent à le réveiller totalement.

 

Aussi longue qu'embarrassante, la scène de la diseuse de bonne aventure est sans doute l'une des plus agaçantes que Tobe Hooper ait jamais filmé.

Aussi longue qu’embarrassante, la scène de la diseuse de bonne aventure est sans doute l’une des plus agaçantes que Tobe Hooper ait jamais filmé.

 

Soyons francs : les cris d’animaux grotesques et la tronche du demeuré psychopathe qui part à la poursuite des ados prêtent à sourire, tout autant que le surjeu de son père. Toute la phase slasher, à proprement parler, du film manque en fait franchement de pep, et déroule des clichés sur la longueur, n’ayant que quatre personnages à tuer. Enfin, trois, puisque naturellement la jeune vierge survivra.

Un autre petit détail ennuyeux ? La facilité avec laquelle, au final, on se débarrasse des deux tueurs. Dans les deux cas, ils se tuent juste eux-mêmes, presque par hasard. C’est encore plus flagrant pour le second, qui trouve le moyen de s’électrocuter tout seul comme un grand. Statistiquement, les meurtriers sont autant sujets que les autres aux accidents domestiques, mais de là à en faire un argument scénaristique…

 

Celui qui arrive à donner un nom à cette expression faciale peut concourir à un poste de profiler.

Celui qui arrive à donner un nom à cette expression faciale peut concourir à un poste de profiler.

 

Je ne veux pas être trop sévère avec The Funhouse : il a des qualités et, surtout, il nous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Mais il faut bien reconnaître qu’il ne serait qu’un slasher parmi des dizaines d’autres, et certainement pas l’un des plus remarqués, si Tobe Hooper n’était pas passé derrière la caméra pour le faire.

Le film est certes plein de bonne volonté, mais ne parvient pas à maintenir les pistes qu’il propose lui-même dans son scénario, et manque autant de cohérence que d’énergie. Il reste un bon divertissement toutefois, mais un peu à l’image de son train-fantôme : en faisant appel à la tendresse du spectateur face à des effets éculés et bon marché.

Sur ce, je vous laisse.

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A Cure for Life (2016) de Gore Verbinksi http://caligari.fr/2017/09/24/a-cure-for-life-2016-de-gore-verbinksi/ http://caligari.fr/2017/09/24/a-cure-for-life-2016-de-gore-verbinksi/#respond Sun, 24 Sep 2017 09:15:29 +0000 http://caligari.fr/?p=770 Un jeune loup de la finance ou quelque chose du genre doit se rendre en urgence dans un central thermal quelque part en Suisse pour en ramener le grand patron de sa compagnie à New-York afin de permettre la fusion entre la boîte et quelque autre grosse boîte, sans que les Autorités ne fouillent de […]

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Un jeune loup de la finance ou quelque chose du genre doit se rendre en urgence dans un central thermal quelque part en Suisse pour en ramener le grand patron de sa compagnie à New-York afin de permettre la fusion entre la boîte et quelque autre grosse boîte, sans que les Autorités ne fouillent de trop près quelques malversations commises au passage. Mais le centre de cure va s’avérer quelque peu iconoclaste.

Si vous avez trouvé que j’use bien trop du mot « quelque » dans le paragraphe précédent, vous avez raison. Mais c’est précisément le souci de A Cure for Life : c’est un film « quelque ». C’est un film approximatif. On fixe un personnage de départ aussi cliché que possible, on l’envoie dans un univers bombardé du même genre de clichés infinis, on rajoute dessus une ambiance déjà vue des dizaines de fois avant, le tout agrémenté d’un twist que le spectateur voit venir gros comme une maison et boum, emballé c’est pesé, il y en a un peu plus je vous le met quand même ?

J’étais agacé par le fait que le film soit sorti en France avec le titre A Cure for Life au lieu de A Cure for Wellness. D’accord, le mot « wellness » n’est pas forcément connu des non-anglophones, mais se contenter de le remplacer par un autre mot plus connu, quitte à totalement dénaturer le sens du titre, relève pour le moins de la paresse intellectuelle. Pourquoi pas A Cure for Dog, à ce compte ? Et puis surtout, pourquoi pas Une Cure de bien-être, ou Une Cure de santé, et basta ?

Mais au final, je me dis que ce titre français a un avantage : il est aussi générique que le film qu’il illustre. Il rend finalement hommage à son caractère fourre-tout, et à l’absence totale de signification de l’ensemble. Parce que bon, A Cure for Life, on est d’accord, ça ne veut monumentalement rien dire. Mais finalement, le film non plus. Enfin pas grand chose. Enfin, allez, on va dire « quelque chose ». Et là, attention, ça va spoiler.

Des riches qui vont dans un centre thermal où on leur pompe la vie avec des anguilles (non, ce n’est pas une faute de frappe) pour permettre à monsieur le baron de vivre deux cents ans et d’essayer d’engrosser sa fille, faute d’avoir pu dans le passé engrosser sa soeur… Alors bon, une métaphore sur l’argent qui ne fait pas le bonheur ? Sur la manipulation exercée par des escrocs de la para-médecine ? Un message de haine adressé aux buveurs d’eau ou aux amoureux des anguilles ? Une critique acerbe des procréations incestueuses, fléau de notre temps ?

D’accord, je sais, je suis cynique par réflexe. Mais sincèrement, A Cure for Life est outrancièrement esthétisant sans que le sens ne suive derrière. Quand un réalisateur esthétise, c’est généralement qu’il a un propos derrière. Verbinski donne surtout l’impression de dérouler sa fable par petites touches succulentes, appuyant fort sur les métaphores visuelles, sans pour autant donner une dimension générale à son scénario. Que veut nous dire ce film, à part qu’on vient de le regarder ?

Et même, admettons que le film essaye juste d’être beau. Il aurait le droit. Sauf qu’il insiste bien trop lourdement pour ça. Et que la lenteur effarante de son rythme, le caractère lymphatique de ses acteurs comme de ses dialogues, son déroulé narratif et son montage même en font un truc franchement chiant à certains moments, et légèrement abscons à d’autres. C’est le souci général de Verbinski, d’ailleurs. Son Ring souffrait exactement des mêmes tares. Et ses Pirates des Caraïbes me donnent mal à la tête, mais ça c’est une autre histoire.

Et puis on n’y croit pas, à ce film. Des riches qui vont par dizaines se faire sucer la vie dans un centre dont ils ne reviennent jamais sans que personne, nulle part, ne s’en émeuvent ? Il faut deux cents ans pour que, quelque part, quelqu’un envoie quelqu’un ramener quelqu’un pour une affaire urgente ? Je sais bien qu’il ne faut pas chercher du réalisme dans un film fantastique, mais une diégèse ne peut se départir de sa cohérence contextuelle. Et dans le contexte de cette diégèse là, ce n’est pas crédible.

Quant au twist final, il a le souci d’être atrocement prévisible. Si vous n’avez pas deviné au bout de 25 minutes que le Baron qui a essayé d’engrosser sa soeur il y a 200 ans ne fait qu’un avec le directeur du Centre, c’est que vous regardez le film en version chinoise avec des sous-titres malgaches. Non seulement la scène finale de révélation ne surprend personne, mais elle devient comique lorsque le grand méchant retire son masque de peau, à la manière d’un extraterrestre de V ou d’un dénouement de Scooby-Doo.

A Cure for Life aurait été marrant à regarder s’il n’était pas aussi prétentieux. Mais c’est un défilé de plans pesants, de « regarde comme je suis doué avec ma caméra », d’effets de reflets bien outranciers, de métaphores pour les nuls, et rien de tout cela ne lui donne la profondeur qu’il espère. Au contraire, cela met d’autant plus en valeur les carences de son propos et la vanité même de son scénario. Sa lenteur prend des allures de mollesse, et l’on s’emmerde devant ce truc qui essaye un peu trop de nous prendre pour des imbéciles.

Sur ce, je vous laisse.

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Freddy contre Jason (2003) de Ronny Yu http://caligari.fr/2016/10/11/freddy-contre-jason-2003-de-ronny-yu/ http://caligari.fr/2016/10/11/freddy-contre-jason-2003-de-ronny-yu/#respond Tue, 11 Oct 2016 03:52:49 +0000 http://caligari.fr/?p=691 Dans un monde où toutes les adolescentes américaines ont des seins siliconés, Freddy déplore d’avoir été oublié et de ne plus pouvoir tirer sa force de la peur qu’il inspire. C’est pourquoi il manipule Jason, tranquillement occupé à trucider des femmes aux moeurs volages à Crystal Lake, afin de l’envoyer trucider des femmes aux moeurs […]

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Dans un monde où toutes les adolescentes américaines ont des seins siliconés, Freddy déplore d’avoir été oublié et de ne plus pouvoir tirer sa force de la peur qu’il inspire. C’est pourquoi il manipule Jason, tranquillement occupé à trucider des femmes aux moeurs volages à Crystal Lake, afin de l’envoyer trucider des femmes aux moeurs volages à Elm Street et raviver ainsi la psychose.

Alambiqué ? Meuh non, pas plus que Jesse James contre Frankenstein, King Kong contre Godzilla, Aliens vs Predator ou Kramer contre Kramer. Le fait est en tout cas qu’avec une affiche pareille, on s’attend tout de même à un sacré nanar des familles bien gras et bien démago.

Et puis dans le fond, on se retrouve en face d’un truc pas si mal que ça. Le film a le mérite d’aller puiser dans les origines des deux personnages, la vie d’avant de Freddy Krueger, assassin d’enfants sans histoire, et celle de Jason, enfant martyr mort noyé à cause de l’irresponsabilité des surveillants de son camp de vacances. Sans non plus jouer la carte du flash-back à tout crin, Ronny Yu arrive à donner du poids aux deux mythes qu’il articule dans sa narration. Ce n’était pas gagné d’avance, et c’est plutôt une réussite.

Et comme souvent avec ce genre de films, on a ce qu’on est venu chercher (ou ce qu’on redoutait, au choix) : le combat épique entre les deux monstres sacrés. Avec pour le coup cette particularité qu’on n’est ni pour l’un, ni pour l’autre, tant les deux sont des meurtriers sadiques. Si les combats sont plutôt rock’n roll, tout comme le sont chacune des tueries qui émaillent la narration, ils fatiguent parfois un peu avec ses effets d’envolée à trois mètres du sol dès que quelqu’un prend une pichenette dans la poitrine. Mais bon, j’ai vu bien pire.

Au final, Freddy contre Jason est un film qui se regarde sans aucun déplaisir, un film pop-corn qui joue sur des ressorts esthétiques parfois hasardeux, parfois réussis, mais ne tombe jamais dans le navet caractérisé. Et porte une attention non négligeable à ses personnages, même ultra-secondaires, qui échappent à leur seule fonction pour se revêtir d’une (légère) profondeur. Maintenant soyons franc : avec un tel postulat de base, il aurait été difficile de ne pas être agréablement surpris tant on s’attendait à une catastrophe atomique.

Sur ce, je vous laisse.

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The Secret (2012) de Pascal Laugier http://caligari.fr/2016/08/13/the-secret-2012-de-pascal-laugier/ http://caligari.fr/2016/08/13/the-secret-2012-de-pascal-laugier/#respond Sat, 13 Aug 2016 00:20:21 +0000 http://caligari.fr/?p=635 Dans un bled devenu miséreux depuis la fermeture des mines, les enfants disparaissent les uns après les autres, enlevés disent certains par le Tall Man. Tout développement supplémentaire du scénario m’obligerait à spoiler et ce serait dommage, car les retournements de situation que l’on observe dans The Secret font tout l’intérêt du film. Ils ne […]

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Tall Man

Dans un bled devenu miséreux depuis la fermeture des mines, les enfants disparaissent les uns après les autres, enlevés disent certains par le Tall Man.

Tout développement supplémentaire du scénario m’obligerait à spoiler et ce serait dommage, car les retournements de situation que l’on observe dans The Secret font tout l’intérêt du film. Ils ne sont pas outranciers et se fondent bien dans l’ambiance générale du scénario, servi par une réalisation crépusculaire d’assez bel effet.

Mais bon, dans le fond on ne sait pas trop où The Secret veut nous emmener et c’est un peu ça le problème. Y a t-il un propos ? Une direction ? Ou juste le désir de pondre un thriller de plus, si possible plutôt gentillet pour ne pas trop choquer non plus ?

Anecdote révélatrice : au moment de noter le film – je tiens depuis vingt-cinq ans un listing où je note tous les films que je regarde –, j’ai réalisé que je l’avais déjà vu. Le film datant de 2012, cela veut dire qu’au maximum je l’ai vu il y a quatre ans. Et je n’en gardais pas le moindre souvenir. C’est dire si The Secret est tout de même quelque peu transparent.

Enfin, il jouit je trouve d’une belle écriture et ce n’est pas si fréquent, alors je n’ai pas envie de trop lui jeter la pierre. En cette période estivale, je recommanderais son visionnage à Saint-Tropez, puisqu’il est rempli de twists.

Sur ce, je vous laisse.

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Detention (2011) de Joseph Kahn http://caligari.fr/2016/08/12/detention-2011-de-joseph-kahn/ http://caligari.fr/2016/08/12/detention-2011-de-joseph-kahn/#respond Fri, 12 Aug 2016 01:24:55 +0000 http://caligari.fr/?p=632 Devenus la cible d’un tueur fou s’inspirant d’un film d’horreur à la mode pour commettre ses massacres, les élèves d’un lycée essayent de survivre par tous les moyens, y compris des voyages dans le temps. Scream était déjà une parodie de film d’horreur et un film « méta ». Detention se veut donc une sorte […]

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Devenus la cible d’un tueur fou s’inspirant d’un film d’horreur à la mode pour commettre ses massacres, les élèves d’un lycée essayent de survivre par tous les moyens, y compris des voyages dans le temps.

Scream était déjà une parodie de film d’horreur et un film « méta ». Detention se veut donc une sorte de parodie de la parodie, et un film « métaméta ». Moi qui ai en mon temps soutenu une thèse consacrée à la métalittérature, je ne vais pas vous cacher que j’ai comme une petite érection face au concept.

Hélas, on va parler des choses qui fâchent. Detention commence très bien, ces cinq premières minutes sont délicieuses, et le reste part en sucette à toute berzingue. Le rythme est effréné, la narration est hystérique, le scénario est délirant, mais le tout est finalement bien moins agréable à regarder que l’on pourrait s’y attendre. On a beau aimer l’absurde, s’esbaudir devant les Python ou applaudir Hellzapoppin, on ne peut pas non plus adhérer à tout ce qui se contente de ressembler à n’importe quoi.

Avec son allure de cauchemar à ciel ouvert, Detention ne prend pas la peine de se raconter assez. Et aboutit à une sorte de satire du cinéma populaire américain dont la finalité – ludique ou intellectuelle – m’a totalement échappé. On pourrait me reprocher de trop me prendre la tête et de ne pas savoir apprécier les trucs cons, mais en l’occurrence je ne vois pas quoi apprécier ici. Et c’est un amoureux du Gendarme et les extraterrestres qui le dit.

Detention n’est d’ailleurs pas vraiment un film d’horreur, j’en parle parce qu’il se base sur une histoire de tueur et joue avec quelques codes du genre, mais tout cela n’est jamais qu’un prétexte pour dérouler du grand n’importe quoi qui n’est drôle qu’à quelques occasions disparates, et fatigue le reste du temps. Quitte à regarder un pastiche de teen-movie, autant se mettre dans son lecteur Not Another Teen Movie, un films aussi trash que signifiant.

Sur ce, je vous laisse.

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Dahmer (2002) de David Jacobson http://caligari.fr/2016/08/10/dahmer-2002-de-david-jacobson/ http://caligari.fr/2016/08/10/dahmer-2002-de-david-jacobson/#respond Wed, 10 Aug 2016 00:19:55 +0000 http://caligari.fr/?p=618 Jeffrey Dahmer travaille d’arrache-pied dans une usine de chocolat. Pour se détendre, il drague des garçons et les ramène chez lui afin de les droguer, de les trépaner et de les violer. Et même quand il fait cela, il donne l’impression de s’emmerder à en mourir. Allez savoir pourquoi ma curiosité malsaine m’a amené à […]

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Dahmer

Jeffrey Dahmer travaille d’arrache-pied dans une usine de chocolat. Pour se détendre, il drague des garçons et les ramène chez lui afin de les droguer, de les trépaner et de les violer. Et même quand il fait cela, il donne l’impression de s’emmerder à en mourir.

Allez savoir pourquoi ma curiosité malsaine m’a amené à m’intéresser au cas de Jeffrey Dahmer. Toujours est-il que le bonhomme, le vrai veux-je dire, pas celui du film, est sensiblement troublant. Contrairement à la plupart des tueurs en série, Dahmer a exprimé ce qui semble être de sincères remords. Il faut dire qu’il a tué dix-sept personnes, de jeunes gays qu’il éventrait pour violer leurs cadavres et quelquefois en manger des morceaux. Moi qui me sens coupable après avoir tué un moustique, je comprends qu’il ait battu sa coulpe.

Bref, Dahmer est un tueur en série déroutant, particulièrement dégueulasse, et fascinant comme le sont souvent les criminels les plus odieux. À son sujet, je ne peux que recommander l’excellente bande-dessinée Mon ami Dahmer, dans laquelle un ex-camarade de lycée du futur tueur en série tente de cerner le personnage et le monstre qu’il allait devenir en puisant dans les souvenirs de ses jeunes années.

Mon ami Dahmer

Je recommande également l’écoute de l’album du groupe Macabre, sobrement intitulé Dahmer, qui consiste en une sorte de biographie chantée, à travers des titres foutrement efficaces, bourrés de l’humour noir qui fait la spécificité du groupe. J’ai appris qu’ils étaient les inventeurs de ce que l’on appelle le Murder Metal. On n’arrête pas le progrès, mais si j’adore l’album et l’écoute en boucle en ce moment, je persiste à préférer le punk quand même.

Macabre Dahmer

Bon, c’est bien, je recommande plein de choses, mais est-ce que je recommande le film Dahmer qui est tout de même censé être le sujet de cet article ? La réponse est non. À moins d’être comme moi suffisamment obsessionnel pour avoir envie de consacrer plusieurs heures à apprendre des choses sur la vie et la psychologie d’un malade mental mort depuis plus de vingt ans – Il a été assassiné en prison par un autre détenu en 1994.

Et quand bien même, le film se contente de reprendre quelques éléments-clé de l’histoire de Jeffrey Dahmer qui perdent tout leur sens ainsi compilés, en particulier noyés dans des flash-back à répétition qui constituent le schéma narratif du film et donnent l’impression d’assister à une bouillie de scénario. Je me demande même si Dahmer est juste compréhensible pour quelqu’un qui n’a jamais entendu parler de ce type avant. C’est problématique, ces biopics qui partent du principe que vous connaissez déjà la vie que l’on s’apprête à vous raconter.

Dahmer ne cherche pas à développer la psychologie de son personnage : il se contente de montrer un bonhomme tellement apathique qu’il en devient lisse, entouré de quelques personnages aussi peu crédibles dans leur écriture que dans leur interprétation. Oscillant entre vision générale et tranche de vie, le film ne raconte rien et met en scène un tueur en série qui ne tue au final pas grand-monde.

On notera que, contrairement à son sous-titre, Dahmer n’évoque à aucun moment le cannibalisme du tueur, mais insiste lourdement sur les (quelques) expériences de lobotomie auxquelles s’était livré le vrai Dahmer, sans prendre la peine d’expliquer quelles étaient ses motivations. Pour info, Jeffrey Dahmer nourrissait le fantasme de se créer un harem de zombie (au sens vaudou du terme) en trépanant ses victimes pour leur injecter de l’acide ou de l’eau bouillante dans le cerveau. À part ça, c’était un voisin très poli.

Au final, Dahmer est mal écrit, mal raconté, mal joué et mal fichu. Avec un sujet pareil, il y aurait moyen de plonger très profondément dans les arcanes de l’abjection humaine pour livrer une oeuvre aussi malsaine qu’hypnotique. Là, c’est juste un film plat et ennuyeux.

Sur ce, je vous laisse.

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Blood Island (2010) de Cheol-soo Jang http://caligari.fr/2016/08/03/blood-island-2010-de-cheol-soo-jang/ http://caligari.fr/2016/08/03/blood-island-2010-de-cheol-soo-jang/#respond Tue, 02 Aug 2016 23:50:23 +0000 http://caligari.fr/?p=608 Affectant la froideur et l’insensibilité tant la vie à Séoul est difficile, une jeune femme part se ressourcer auprès de son amie d’enfance sur une île peuplée de dégénérés en tout genre. Blood Island, c’est le genre typique de films que l’on n’a pas envie de spoiler, ce qui rend très difficile d’en parler puisque […]

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Blood Island

Affectant la froideur et l’insensibilité tant la vie à Séoul est difficile, une jeune femme part se ressourcer auprès de son amie d’enfance sur une île peuplée de dégénérés en tout genre.

Blood Island, c’est le genre typique de films que l’on n’a pas envie de spoiler, ce qui rend très difficile d’en parler puisque la moindre petite indication relève déjà du spoil. Alors autant évoquer l’essentiel : le film est sombre, franchement sordide et son achèvement relève autant de l’apothéose que de la catastrophe. Mais le film est également sensible, empli d’une profonde humanité qui le rend d’autant plus douloureux.

J’avoue avoir hésité à signer une chronique sur Blood Island, tant il ne répond que de manière lointaine aux critères du cinéma d’épouvante, malgré une dernière partie baignant dans le sang et adoptant la grammaire du slasher autant que du rape & revenge. J’ai jugé de fait que le film était assez gore, au moins, pour figurer ici. Et puis, plus simplement, j’avais envie de le recommander à qui lira ces lignes, tout simplement. Parce que c’est une petite merveille.

Sur ce, je vous laisse.

 

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Kingdom Come (2014) de Greg A. Sager http://caligari.fr/2016/07/26/kingdom-come-2014-de-greg-a-sager/ http://caligari.fr/2016/07/26/kingdom-come-2014-de-greg-a-sager/#respond Tue, 26 Jul 2016 00:17:21 +0000 http://caligari.fr/?p=579 Un groupe de gens inconnus les uns des autres se réveillent dans un immeuble claquemuré et sans sortie apparente. S’ils essayent au début de survivre ensemble, ils réalisent vite que le lieu a pour but de les mettre face à leur culpabilité, et peut-être face à leur rédemption. Kingdom Come a des qualités. Une atmosphère […]

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Kingdom Come

Un groupe de gens inconnus les uns des autres se réveillent dans un immeuble claquemuré et sans sortie apparente. S’ils essayent au début de survivre ensemble, ils réalisent vite que le lieu a pour but de les mettre face à leur culpabilité, et peut-être face à leur rédemption.

Kingdom Come a des qualités. Une atmosphère pesante, un rythme bien équilibré, et un scénario qui assemble les pièces du puzzle les unes après les autres avec une certaine dextérité. Le film n’est pas aussi prévisible qu’on le croit au premier abord, malgré sa galerie de personnages plutôt caricaturale. Par contre, son petit twist final n’a strictement aucun sens.

Ce qui me fait surtout chier, c’est la bonne grosse dose de morale christiano-conservato-puritaine qui émane du film. Et parvient à mettre sur une sorte de même pied d’égalité les crimes d’un violeur en série ou d’un tripoteur de petites filles et l’addiction à l’héroïne ou le fait pour une jeune fille d’avoir eu recours à l’avortement.

C’est sur ce point que le film m’a finalement donné envie de gerber, d’autant plus qu’il n’introduit clairement son propos que dans sa dernière partie. Donc, pour les scénaristes de Kingdom Come, quelqu’un qui cède à son penchant pour la piquouse mérite immédiatement d’être précipitée dans les flammes de l’Enfer. Ben oui quoi, ça fait pleurer le petit Jésus.

Mieux encore : une femme qui a avorté ne méritera le pardon que si elle éprouve des remords, pense toute sa vie au bébé qu’elle n’aura pas eu, et lui demande pardon tous les soirs avant d’aller se coucher. Hé, les mecs, j’ai une idée : si vous alliez vous faire enculer ? À moins que cela aussi soit un crime impardonnable à vos yeux.

Donc voilà, l’ambiance est là, la réalisation se défend, mais la morale générale pue la merde à plein nez et cela me désoblige. Je ne regarde pas des films d’horreur pour me farcir les sermons grossiers de quelques vaticanistes frustrés de l’Apocalypse. Daech me casse déjà bien assez les couilles en ce moment.

Sur ce, je vous laisse.

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