Brent et Mike sont deux zombies doués de conscience et de parole. Accompagnés de leur ami Cheese, un troisième zombie qui n’est doué ni de parole ni de conscience, ils partent sur les routes des États-Unis pour permettre à Mike de faire une déclaration d’amour à son ex-copine, tandis qu’une équipe paramilitaire à l’origine de la contamination zombie est à leurs trousses.
Tiens, une comédie zombie américaine, et personne pour écrire que c’est « la réponse des États-Unis à Shaun of the dead ? » Si les clichés se perdent, tout va décidément bien mal. N’empêche, et sans atteindre le niveau de son collègue britannique, Deadheads est une sacrée bonne surprise, s’inscrivant tout droit dans la lignée des Frères Farelly. Ce qui, venant de moi, est un compliment rare.
En prenant pour héros deux zombies lancés dans un road-trip délirant, le film renverse les codes tout en citant allègrement ses maîtres, avec la petite pointe de recul nécessaire pour ne pas tomber dans l’hommage dégoulinant. Certes, les zombies en questions ont des valeurs morales, ne mangent pas de chair humaine et répugnent même à tuer, mais ils gardent toutes les caractéristiques physiques cradingues du cadavre en décomposition et cela suffit, en plus de leur côté franchement ridicule, à en faire de jolis anti-héros, attachants et souvent hilarants.
Je suis peut-être un peu plus mesuré concernant certains seconds rôles. Si Thomas Galasso est parfait dans son rôle de tueur de zombies héroïque tout droit sorti d’un film de Romero, les personnages de secrétaire coincée ou d’homme de main poseur et stupide sont un peu trop surjoué pour parvenir totalement à convaincre. Leur jeu outré, très Saturday Night Live, sonne un peu faux dans le climat général du film.
Et puisque je suis chiant et qu’on est au rayon des critiques, peut-être que Deadheads aurait pu, à certaines occassions, ralentir un peu la cadence et ne pas trop surjouer l’hystérie, son rythme effréné produisant parfois des petites embrouilles scénaristiques. Pas de quoi (du tout) tuer le plaisir, mais c’est le genre de petits détails qui font faire la moue à des trous du cul dans mon genre.
Autrement, disons-le tout net, Deadheads est un film délirant et absurde qui fait mouche, avec tout ce qu’il faut de crade et de gore pour contenter le monde entier, sauf le Pape et ses bonnes soeurs. Je lui pardonne même son histoire d’amour très cul-cul la praline, tant ses intrigues secondaires et son jeu sur les situations loufoques sont menés avec autant de brio que de talent. Le film est aussi réjouissant que son affiche est moche. C’est vous dire.
Sur ce, je vous laisse.