Envoyés dans l’espace pour tester un bidule-truc-chouette censé fournir de l’énergie illimitée à une planète bleue au bord de l’extinction des feux, une équipe d’astronautes se retrouvent coincés dans une dimension parallèle à la leur et particulièrement retorse au demeurant. Malgré les efforts du destin pour les bousiller les uns après les autres, nos héros vont tout faire pour rejoindre leur univers, ignorant que d’étranges catastrophes mettent la Terre à feu et à sang.
J’aime énormément Cloverfied et j’avais adoré 10 Cloverfield Lane, j’avais donc hâte de voir le troisième volet de la série Cloverfield. Une série qui a tout de même le courage de se composer de trois films qui n’ont, dans le fond, pas grand-chose à voir les uns avec les autres : found-footage pour le premier, huis-clos post-apocalyptique pour le second et science-fiction pur jus pour le troisième… Les trois films pourraient parfaitement être indépendants les uns des autres, si ce n’est les méchants monstres que l’on retrouve dans chacun.
Et c’est un peu là justement que le bât blesse pour ce qui concerne The Cloverfield Paradox. Alors que les trois quarts du film se situent dans l’espace et nous racontent une histoire déjantée de dimensions parallèles, avec son équipage classique d’astronautes-fonction pour bien remplir toutes les cases du film de SF réglementaire, il reste un petit quart consacré à ce qu’il se passe sur Terre. Le feu, la destruction et tout le tralala. OK. Mais en fait, on ne voit pas trop l’intérêt de ces scènes. Et la conclusion du film, censée faire le lien, n’y change rien.
Autant la fin de 10 Cloverfield Lane était inattendue, parce que l’on n’avait pas encore saisi que la similarité des titres n’est pas une coïncidence et qu’il s’inscrivait dans l’univers de Cloverfield, autant The Cloverfield Paradox donne l’impression d’un scénario recyclé pour coller à la franchise. Un peu comme ces jeux vidéos 8 bits lambda où les programmeurs se contentaient de changer trois sprites pour en faire une adaptation de Robocop ou Predator. The Cloverfield Paradox aurait pu se suffire à lui-même, s’appeler The Paradox et basta. Il aurait gagné en cohérence.
À part cela, le film se défend, en particulier grâce aux péripéties qu’il met en scène à l’occasion de son argument de départ. En-dehors des histoires de réalité parallèle, il ne brille toutefois pas par son originalité. La réalisation ne manque pas d’inspiration, mais ses personnages comme ses dialogues rappellent les films de SF tels qu’on se les représente depuis Alien. Rien de mauvais, mais rien de profondément original non plus. Et si c’est sympa de regarder des films qui suivent les canons d’un genre qu’on aime, on peut attendre de temps en temps un petit peu plus de créativité. Certainement pas un mauvais film, les amoureux de la SF apprécieront sans doute, mais je ne peux m’empêcher de rester quelque peu sur ma faim. Ça tombe bien : je suis au régime.
Sur ce, je vous laisse.