Bourvil et De Funès : une amitié comique et complexe
Bourvil et Louis de Funès sont amis dans la vraie vie, même si leur complicité s’exprime surtout devant la caméra. Ces deux monstres sacrés du cinéma français des années 50 à 70 ont partagé bien plus que des scènes cultes. Leur duo mythique mêle talent, complémentarité et une pointe d’ambivalence hors plateau.
La rencontre qui bouleverse le cinéma comique français
Les chemins de Bourvil et De Funès se croisent en 1954 sur le tournage de Poisson d’avril, sous la direction de Gilles Grangier. Bourvil incarne Émilie Dupuy, un mécanicien simplet et attachant, tandis que De Funès tient un second rôle de garde-pêche. À l’époque, Bourvil est encore un acteur en ascension, et Louis, plus expérimenté, se fraie un chemin dans le cinéma français.
Le biographe Bertrand Dicale souligne la différence majeure : “Louis de Funès est une vedette dont le nom attire le public, tandis que Bourvil cumule les petits rôles pour nourrir sa famille.” Cette opposition initiale nourrit leur alchimie future.
Un duo qui fait rire la France entière
- Le Corniaud (1965) réunit 11,7 millions de spectateurs.
- La Traversée de Paris (1956) totalise 4,8 millions d’entrées.
- La Grande Vadrouille (1966)
Ces chiffres impressionnent. Ils sont la preuve que leur duo fonctionne à merveille. Même si de Funès décroche le rôle du commissaire Juve seul dans Fantômas quand Bourvil décline, leur complicité reste indéniable.
Amis… mais pas inséparables
Il serait tentant de croire que les deux sont inséparables hors caméra, mais non. Bourvil et De Funès ne se fréquentaient pas souvent en dehors des plateaux. Pourtant, ils partageaient des goûts communs : la simplicité, la vie de famille, le jardinage et même les vins joyeux selon le journaliste Bertrand Dicale.
Ils fuyaient les mondanités et préféraient éviter intrigues, intellectuels et vanités. Leur amitié s’appuie sur une vraie communauté d’âme, malgré leurs tempéraments très différents.
Sur les plateaux, une complicité teintée d’humour et de patience
Louis de Funès n’est pas toujours facile. Il a des jours de mauvaise humeur qui peuvent rendre l’ambiance électrique. Bourvil, lui, a un secret pour dérider son collègue grincheux : il chantonne en boucle le refrain de sa chanson Les Abeilles.
Ce petit rituel adoucissait les tensions et bordait le tournage de La Grande Vadrouille d’une complicité palpable. En coulisses, un mélange de patience, d’humour et de respect mutuel forgeait leur relation.
Une fin de collaboration rendue difficile
Bourvil, épuisé par la maladie, doit abandonner le projet La Folie des Grandeurs aux côtés de De Funès. Son décès en 1970, à 53 ans, éteint une amitié née dans la lumière des caméras mais aussi dans la simplicité de la vie.
Hommages et mémoire
Une exposition dédiée à leur amitié ouvre en avril 2025 au Cellier en Loire-Atlantique. Elle célèbre ces deux amis du rire au-delà des écrans. Toute une génération se souvient d’un duo unique au cinéma français.
Points à retenir
- Rencontre en 1954 sur le film Poisson d’avril, Bourvil acteur en devenir, De Funès vedette montante.
- Succès massif avec des films comme La Grande Vadrouille, Le Corniaud, entrées record.
- Amitié sincère mais peu d’échanges en dehors des tournages.
- Caractères opposés : Bourvil doux et patient, De Funès impétueux mais complice.
- Fin prématurée avec le décès de Bourvil en 1970, laissant un vide dans le cinéma français.
- Hommages continus, expos et souvenirs ravivent leur légende.
Bourvil et de Funès, amis légendaires du cinéma français : entre complicité et nuances
Alors, Bourvil et Louis de Funès étaient-ils vraiment amis ? Dès la première rencontre, ils ont construit une complicité qui s’est vue à l’écran, forgeant un duo comique inoubliable. Pourtant, leur relation dans la vie réelle est un mélange subtil de proximité et de distances bien gardées.
Cette amitié un peu paradoxale fait toute la richesse de leur histoire. Plongeons ensemble dans les coulisses de leur relation, pour comprendre comment deux tempéraments aussi différents sont devenus un duo mythique.
1. Rencontre fortuite et début d’une complicité à l’écran
En 1954, Bourvil et Louis de Funès se croisent sur le plateau de Poisson d’avril, film réalisé par Gilles Grangier. Bourvil joue le rôle principal, celui d’Émilie Dupuy, un mécanicien attachant et naïf. Louis de Funès, déjà étoile montante, incarne un garde-pêche. Cette première collaboration marque le début d’un duo comique exceptionnel.
Il est intéressant de noter que sur le plan professionnel, leurs parcours avant cette rencontre étaient nettement différents. Comme l’écrit le biographe Bertrand Dicale, Bourvil, de trois ans l’aîné, débutait encore sa carrière, tandis que Louis de Funès avait déjà bourlingué avec des réalisateurs prestigieux comme Henri Verneuil ou Sacha Guitry. Par conséquent, l’un s’appuyait sur sa renommée pour exister dans le cinéma, alors que l’autre enchaînait les petits rôles pour vivre.
Ce contraste ne les empêchera pas d’instaurer une alchimie qui allie la grâce douce et bonhomme de Bourvil au feu vif et énergique de Louis de Funès. Une formule gagnante qui fera rêver des millions de spectateurs.
2. Le duo qui fait vibrer la France : rires et records
Bourvil et de Funès, ensemble à l’écran, deviennent la recette secrète du succès. Leur complicité se traduit en chiffres impressionnants :
- La Traversée de Paris (1956) remporte 4,8 millions d’entrées.
- Le Corniaud (1965) attire près de 12 millions de spectateurs.
- La Grande Vadrouille (1966) pulvérise les records avec 17,2 millions d’entrées.
Ce dernier film devient une véritable institution, un emblème du cinéma français. Gérard Oury, réalisateur de ces succès, aura la main heureuse en formant un couple aussi improbable qu’attachant : « Le teigneux et le tendre », « le fourbe et le naïf ». Ces qualificatifs résument à eux seuls la complémentarité de ces deux artistes.
La Grande Vadrouille cache une belle amitié à l’écran, mais qu’en est-il en coulisses ?
3. Des amis, oui, mais pas collés-serrés
Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, Bourvil et Louis de Funès ne partageaient pas beaucoup de moments en dehors des plateaux. Leur entente n’était pas synonyme de colocation émotionnelle. Leur relation est qualifiée d’amitié « fusionnelle, mais avec des complications » sur les tournages.
La co-scénariste de La Grande Vadrouille a évoqué la patience de Bourvil, qui devait s’adapter au rythme de Louis de Funès, parfois lent à se mettre dans la peau de son personnage. Ce contraste survenait en pleine lumière, sous les projecteurs, sans toujours se traduire dans leur vie personnelle.
Malgré cela, ils se reconnaissaient une même nature, des racines communes. Tous deux issus de milieux modestes — Bourvil ayant grandi dans une ferme normande, orphelin de père, et Louis de Funès venant d’une famille espagnole déclassée — ils partageaient une communauté d’âme rare.
En privé, ils fuyaient tous deux les mondanités et préféraient la simplicité d’une vie en famille, loin des paillettes. Jardiner, cuisiner de bons petits plats, partager un bon verre de vin leur semblaient plus précieux que les soirées mondaines.
4. La complicité en tournage : du rire pour apaiser les tensions
À l’écran, leur tandem est pétillant. Dans la réalité, les tournages pouvaient parfois être électriques. Louis de Funès avait ce fameux caractère « orageux » qui pouvait effrayer l’équipe. Heureusement, Bourvil possédait un pouvoir d’apaisement impressionnant.
Bertrand Dicale le raconte : quand De Funès arrive « avec sa tête des mauvais matins », Bourvil lui tourne autour, fredonnant sa célèbre chanson Les Abeilles pour désamorcer l’atmosphère. Cette bonne humeur spontanée instaurait un équilibre précieux pour leur collaboration.
Cette douce opposition des caractères fait leur force. Bourvil est le sourire de la troupe, le compagnon qui transforme l’huile en miel même sur les plateaux les plus tendus.
5. La fin d’un duo, mais pas d’une amitié
Les projets se succèdent, mais la maladie frappe Bourvil. Le tournage de La Folie des Grandeurs prévu avec Louis de Funès ne verra pas la participation du premier. Le cancer de la moelle osseuse emporte Bourvil le 23 septembre 1970, à seulement 53 ans.
Ce départ prématuré laissa un vide immense, non seulement pour le cinéma, mais aussi dans le cœur de Louis de Funès et des millions de fans. Leur tandem, devenu mythique, reste une référence intemporelle.
6. Hommages et postérité : la fête continue
Plus de cinquante ans après leur première rencontre, l’amitié de Bourvil et de Funès continue d’être célébrée. En Loire-Atlantique, une exposition leur est dédiée à Le Cellier en avril 2025. Bourvil – De Funès, les deux amis du rire, un rendez-vous unique à ne pas manquer pour les passionnés de cinéma et d’histoire.
Cette exposition démontre que l’impact du duo dépasse le simple cadre des films. Leur histoire humaine et artistique touche toujours un public fidèle, curieux des coulisses et des anecdotes.
7. Pourquoi leur amitié fascine-t-elle encore ?
Que nous apprend leur relation ? Elle montre que deux personnes très différentes peuvent s’allier parfaitement. Leur respect mutuel, même s’ils ne passaient pas tous leurs loisirs ensemble, illustre la richesse des liens humains au-delà de la proximité constante.
Plus encore, ils restent un modèle de complémentarité. Parfois, le contraste crée l’harmonie. Leur amitié et leur complicité ne demandent pas d’être toujours côte à côte pour être authentiques.
À une époque où les relations médiatiques peuvent paraître superficielles, l’exemple de Bourvil et Louis de Funès invite à repenser la notion d’amitié. Elle exige qualité, respect, et quelques chansons pour apaiser les heurtes. Pas mal comme définition, non ?
En conclusion
Bourvil et Louis de Funès sont bien amis, une amitié précieuse, discrète et parfois compliquée, mais toujours solide. Leur histoire est celle de deux tempéraments qui s’équilibrent, étonnent, amusent, et surtout perdurent dans le cœur des Français.
Leur duo à l’écran reste un bijou cinématographique, fondé sur une connection plus profonde qu’un simple partenariat professionnel. Ils étaient des voisins de plateau, des complices du rire, et, en fin de compte, des amis uniques qui ont su faire vibrer le cinéma français. Alors, la prochaine fois que vous regarderez La Grande Vadrouille ou Le Corniaud, souvenez-vous de ces deux-là : deux hommes qui, malgré leurs différences, ont peint ensemble le tableau d’une véritable amitié.
Envie d’en savoir plus ? N’hésitez pas à suivre les événements et expositions autour de leur relation. Et, pourquoi pas, fredonner avec eux Les Abeilles dans les moments un peu grincheux de votre vie !
1. Bourvil et Louis de Funès étaient-ils amis dans la vie réelle ?
Oui, ils étaient amis, mais ils se voyaient peu en dehors des tournages. Leur relation était solide, bien que différente de leur complicité à l’écran.
2. Comment se passait leur complicité sur les plateaux de tournage ?
Malgré des caractères différents, Bourvil savait détendre Louis de Funès, souvent grincheux. Par exemple, il lui chantait des refrains pour l’amuser pendant La Grande Vadrouille.
3. Quels points communs partageaient Bourvil et Louis de Funès ?
Ils aimaient la vie simple, fuyaient les mondanités et appréciaient la famille, les bons repas et le jardinage. Ils avaient aussi une histoire familiale modeste, ce qui les rapprochait.
4. Y a-t-il eu des tensions entre eux sur les tournages ?
Oui, Louis de Funès pouvait être lent à entrer dans son rôle, ce qui demandait de l’adaptation de la part de Bourvil. Cela créait parfois des frictions, mais sans nuire à leur amitié.
5. Pourquoi n’ont-ils pas tourné ensemble dans La Folie des Grandeurs ?
Bourvil devait participer au film, mais sa santé déclinante, due à un cancer, l’en a empêché. Il est décédé en 1970, peu après leur dernier film commun.