Alice Zander joue les fausses voyantes avec la complicité de ses deux filles afin de subvenir aux besoins de sa progéniture depuis que leur père est mort. Le jour où elle achète une planche de ouija pour en rajouter dans la mise en scène, la plus petite de ses deux filles se met à parler avec les morts. Et évidemment, tout cela ne va pas se finir par un merveilleux voyage à Disneyland.
Voici donc la suite, enfin le préquelle, de Ouija. Du coup j’ai relu la chronique que j’avais fait du film voilà deux ans, et c’est amusant de voir à quel point je n’en garde aucun souvenir. De toute évidence, je n’avais pourtant pas détesté le film, lui reprochant juste son manque cruel d’originalité. Autant dire que, dans deux ans, je n’aurai plus aucun souvenir de ce Ouija : les origines non plus. Et peut-être suis-je même en train de me relire dans deux ans, au moment de visionner un Ouija 3. Auquel cas, je me salue moi-même. Ce qui est assez flippant, quand on y pense.
Les critiques que j’adressais voilà deux ans à Ouija valent en effet pour Ouija : les origines. Le film n’est pas techniquement mauvais, il est juste très convenu. Dans son déroulé narratif, dans sa musique, dans ses plans, dans tout ce qui constitue un film d’épouvante, on est dans des recettes concoctées mille fois. Avec, en l’occurrence, une tendance très marquée à pomper sans vergogne (ou “citer”, en langage propret) des plans de L’Exorciste à la pelle.
Le film se regarde donc sans déplaisir, mais sans un intérêt passionnel non plus. C’est d’ailleurs assez dommage, car ses quinze premières minutes laissent présager mieux que ça. Que cela soit dans la présentation de la mise en scène de la fausse voyante, ou la première séance de ouija entre copines de la plus grande des deux filles, dont la conclusion est hilarante. Ajoutons à cela la timide tentative de donner une coloration sixties au film, et je pensais vraiment qu’il allait s’amuser à flirter un peu avec la comédie, sans non plus tomber dans le pastiche. Mais pas du tout : dès qu’on rentre dans le vif du sujet, tout cela se prend dramatiquement au sérieux.
Du coup, fort malheureusement, le dernier élément risible du film est parfaitement involontaire : à savoir ses actrices et acteurs qui passent leur temps à se tenir droits comme des piquets, ou des robots, les bras bien alignés le long du corps. Je ne sais pas où Mike Flanagan a appris à diriger ses acteurs, mais je penche (si j’ose dire) pour un centre de rééducation de la colonne vertébrale. Et puis d’abord, qu’est-ce que c’est que ce nom, Mike Flanagan ? On croirait le Zapp Brannigan de Futurama. Avec un nom pareil, on ne réalise pas des films d’horreur, mon bon monsieur !
Bon, bref, en somme, pour conclure et tout vous dire, Ouija : les origines se regarde. Il se regarde comme se regardent tant de films d’épouvante. Il n’a rien de particulier, rien d’exceptionnel, il n’est pas assez mauvais pour être drôle, pas assez bon pour être réjouissant. Il constitue un divertissement honnête pour qui aime le genre et n’a rien de mieux à se mettre sous la dent. Ni à dénigrer, ni à encenser. Juste un film ordinaire.
Sur ce, je vous laisse.