Laura est accro à Facebook comme à peu près toutes les jeunes filles de son âge et de sa classe sociale. Mais comme elle est moins bitchy que les autres, elle accepte l’invitation de Marina, la Tim Burton du lycée, et devient son amie. Pour la virer deux jours plus tard tant la meuf en question est cinglée. Résultat : Marina se suicide, puis le compte Facebook de Laura se met à publier contre sa volonté les vidéos de ses amis se faisant tous buter les uns après les autres. Ce qui nuit quelque peu à sa popularité.
Après Unfriended, et probablement d’autres titres que je n’ai pas vu passer, le film d’horreur sur Facebook va-t-il devenir un genre à part entière ? Cela dit, contrairement à Unfriended, Friend Request ne se passe pas QUE sur Facebook. D’ailleurs, quand je dis Facebook, à aucun moment le nom n’apparaît sur le réseau social utilisé, quand bien même la charte graphique et les fonctionnalités ne laissent guère de place au doute. Contrairement à Apple, Zuckerberg n’a visiblement pas jugé utile de jouer la carte du placement de produit dans une série B.
Au-delà de Facebook, le film est surtout une histoire de vengeance sur fond de sorcellerie. Avec un habile remplacement du « miroir noir », devant lequel les sorcières sont censées se pendre tout en s’immolant par le feu pour pouvoir revenir hanter les vivants, par un écran d’ordinateur. J’ai vérifié sur Google : non seulement je suis plus ou moins certain que ça ne marche pas, mais en plus ça n’a même pas l’air d’être une vraie légende. Dommage, j’avais des projets.
Donc bon, Friend Request n’est pas perclus d’originalité. Ses personnages sont évidemment cliché, son jeu d’opposition entre étudiantes populaires / Sadako de service aussi, le principe narratif des meurtres qui s’enchaînent itou, l’enquête forcenée sur les rites et coutumes de nos amies les sorcières idem… Mais au final le film fonctionne, et même fonctionne très bien. Sans hurler au chef-d’œuvre en me fouettant les testicules avec des orties, je me refuse de dire outre mesure du mal d’un film devant lequel j’ai passé un moment parfaitement distrayant.
L’atmosphère est là, l’univers de la jeune fille torturée est riche et complexe, le rythme est bien maintenu, l’histoire suffisamment cohérente pour que l’on rentre dedans, la réalisation efficace et la bande originale de bonne facture. J’ajoute à cette avalanche de bons points que le scénario, même convenu, réserve une jolie surprise dans sa dernière partie qui, pour le coup, ajoute à la crédibilité du film en contredisant UN cliché, ce qui n’est déjà pas si mal. Par contre, l’épilogue du film laisse perplexe, et ressemble surtout à un passage obligé.
Bref, Friend Request est typiquement le genre de petit film d’horreur que l’on peut se faire plaisir à regarder un soir d’hiver sans craindre de soupirer devant toutes les deux minutes.
Sur ce, je vous laisse.