Dans une petite bourgade paisible et bourgeoise néo-zélandaise, un groupe de metal amateur s’essaye à la reprise façon rock d’une antique partition invoquant les démons. La suite ? Zombies, démembrements, éventrations, tripailles et autres joyeusetés. La Nouvelle-Zélande, quoi.
Parce qu’il faut le dire : depuis Peter Jackson, le pays des kiwis et des All-Blacks semble avoir fait sa spécialité des comédies d’horreur bien gores et bien sales. Ici, les références à Bad Taste ou Braindead ne manquent pas, mais on trouvera aussi quelques clins d’oeil à Sam Raimi et ses Evil Dead. D’ailleurs, pour parler franchement, on trouvera beaucoup de clins d’oeil à beaucoup de choses dans Deathgasm, qui s’inscrit directement dans les canons du genre.
C’est d’ailleurs l’un des petits soucis du film : il fait un peu redite par moments. La petite blondinette qui se transforme en machine de guerre, la bagarre contre des zombies à grands coups de godemichets, c’est très amusant et on ne boude pas son plaisir mais ça commence aussi à faire partie des poncifs du genre. Mais le film compte quand même des scènes franchement hilarantes, il ne faut pas déconner non plus.
Et puisque nous en sommes au rayon des défauts, Deathgasm a quand même des problèmes en termes de narration et de montage. Non pas que l’histoire soit incompréhensible, mais on assiste parfois à de bien étranges ellipses, sinon des contresens qui peuvent confusionner. Oui, parfaitement, confusionner. Parce que j’ai la flemme de trouver un verbe qui existe pour résumer ce que j’essaye de dire.
Bon à part ça je vais arrêter d’être chiant et concéder que j’ai passé un bon moment devant Deathgasm. Le côté metal me passe pas mal au-dessus de la tête, c’est même un gimmick outré qui finit par devenir lassant vers la fin, mais cela n’empêche pas le film d’être réjouissant à plus d’un titre. Et au-delà de la seule question du metal, on nous parle aussi des marginaux, des impopulaires, jusqu’à créer une alliance entre nerds et metalleux plutôt pertinente.
Entre parenthèses, ce lien entre metal et marge sociétale, nous l’avions déjà dans l’excellent Tenacious D in The Pick of Destiny, film culte dans lequel Jack Black et Kyle Grass, alias les Tenacious D, partent à la recherche d’un médiator diabolique pour rencontrer enfin le succès, la gloire et la fortune. Difficile de ne pas y penser. Si vous ne l’avez pas vu, jetez-vous dessus. Vite.
Et pour Deathgasm alors ? Il vaut carrément le coup d’être vu, oui. Rythmé quoique prévisible, drôle sans révolutionner le genre, il offre des passages franchement réussis, du bon gore scato des familles, des nichons de temps en temps et, surtout, une jolie tranche de délire qui a su ragaillardir le vieux con blasé que je suis. Et que vous deviendrez sans doute un jour, si vous n’en êtes pas déjà un.
Sur ce, je vous laisse.