Deux anciens joueurs de baseball essayent de survivre dans un monde peuplé de zombies, malgré deux personnalités et deux philosophies de vie bien différentes.
Soyez encore une fois les bienvenus dans un film de zombie sur le mode dramatique, avec de longues plages de silence, de longs gros plans sur des visages fixes, de longues séquences d’immobilité posée façon Wes Anderson, bref de longues choses tout le temps parce que The Battery est long. Je ne parle pas de sa durée objective, il ne fait jamais qu’une heure et quarante minutes, mais du ressenti du spectateur. On sort de ce truc en ayant l’impression d’avoir regardé Ben-Hur trois fois de suite au ralenti.
Oui certes j’exagère, mais sincèrement on se fait un peu souvent chier devant The Battery. Le réalisateur ne manque pas de talent, la sobriété du scénario est plutôt louable, les rapports entre les deux protagonistes, les dialogues, les mises en situation, tout cela est souvent bien trouvé, mais hélas le rythme du film n’arrive pas à faire la part des choses entre lenteur et longueur, et l’on se tape des tunnels arty en se demandant franchement ce qu’on fout là. Et c’est un amoureux de la Nouvelle vague qui vous parle.
Ce qui me chiffonne un peu, c’est que je ne vois plus que des films de zombies qui jouent soit la carte du drame contemplatif, soit la carte de la bonne grosse comédie rock’n roll. Je ne dis pas que c’est mal, c’est même plutôt normal – quand je vous dis que j’aime la Nouvelle vague – de renouveler le genre plutôt que de surfer mille fois de suite sur le principe Romero, mais reprendre en boucle Warm Bodies ou Shaun of the Dead, ça finit par devenir tout aussi lassant…
Bon, là je fais preuve de mauvaise fois parce que The Battery est sorti Warm Bodies, donc je ne vais pas lui faire ce procès-là. Et puis il a des qualités, vraiment. Certaines scènes valent vraiment le détour et se révèlent emplies d’une émouvante humanité, sans parler de sa dernière partie qui dégénère en huis-clos abyssal. Je ne peux donc décemment pas le déconseiller. Je vous recommande juste d’éviter de le regarder si vous vous sentez légèrement somnolent : vous ne tiendrez jamais jusqu’à la fin. Et ne ferez certainement pas de jolis rêves.
À noter que le film apparaît également à certaines occasions sous le titre Ben & Mickey VS The Dead, ce qui trahit tout de même beaucoup son esprit. Et ne peut que décevoir le spectateur qui, avec un titre pareil, s’attendra surtout à une comédie gore sur fond d’action survolté. Audacieux, pour un film de zombies dans lequel on ne voit quasiment jamais de zombies…
Sur ce, je vous laisse.