En 2010, je signais dans le Caligari version Over-Blog un article sur Jaws. Ou Les Dents de la mer, si vous préférez. Je viens de le relire : il est nul. Totalement nul.
Non pas que je ne sois plus d’accord avec ce que j’y écris mais il est lourd. Il est pédant, prétentieux et mal écrit. Et quand je me relis, critiquant les anti-américains primaires qui ont craché sur Jurassic Park, je trouve étonnant d’avoir « omis » de préciser que j’en faisais moi-même partie à l’époque. Étais-je donc à ce point dénué d’autocritique, voilà six ans ?
Il y a peu de films que je considère comme parfaits. Il y a L’Exorciste dans sa version de 1973, il y a le Barry Lyndon de Kubrick, et il y a clairement Les Dents de la mer. J’ai beau le connaître (presque) par coeur, l’avoir vu au moins une bonne dizaine de fois, je continue à le regarder bouche bée. Comme cet après-midi, le redécouvrant dans sa version restaurée, en blu-ray. Le vivant à fond, la gorge serrée parfois, et empli de frissons.
Il faut voir, revoir, et revoir sans cesse Jaws. Il faut admirer un sens de la mise en scène incroyable, une grammaire nouvelle pour l’époque et déjà impeccable, esthétiquement irréprochable, efficace et intelligente. Il faut revoir ce film encore et encore, pour se rendre compte du petit miracle qu’il représente, et du génie de Steven Spielberg. De sa capacité à mélanger les genres, les styles et les registres. Et de donner un tout cohérent à un patchwork insensé de personnages disparates et d’émotions contraires.
Il faut aimer Jaws pour ce qu’il est : l’un des plus grands films, l’un des plus beaux films, de l’Histoire du septième art. Un chef-d’oeuvre qui n’a pas pris une ride malgré ses quarante ans. Une véritable merveille. Finalement, c’est tout ce que j’ai vraiment envie de dire.
Sur ce, je vous laisse.