Un groupe de gens inconnus les uns des autres se réveillent dans un immeuble claquemuré et sans sortie apparente. S’ils essayent au début de survivre ensemble, ils réalisent vite que le lieu a pour but de les mettre face à leur culpabilité, et peut-être face à leur rédemption.
Kingdom Come a des qualités. Une atmosphère pesante, un rythme bien équilibré, et un scénario qui assemble les pièces du puzzle les unes après les autres avec une certaine dextérité. Le film n’est pas aussi prévisible qu’on le croit au premier abord, malgré sa galerie de personnages plutôt caricaturale. Par contre, son petit twist final n’a strictement aucun sens.
Ce qui me fait surtout chier, c’est la bonne grosse dose de morale christiano-conservato-puritaine qui émane du film. Et parvient à mettre sur une sorte de même pied d’égalité les crimes d’un violeur en série ou d’un tripoteur de petites filles et l’addiction à l’héroïne ou le fait pour une jeune fille d’avoir eu recours à l’avortement.
C’est sur ce point que le film m’a finalement donné envie de gerber, d’autant plus qu’il n’introduit clairement son propos que dans sa dernière partie. Donc, pour les scénaristes de Kingdom Come, quelqu’un qui cède à son penchant pour la piquouse mérite immédiatement d’être précipitée dans les flammes de l’Enfer. Ben oui quoi, ça fait pleurer le petit Jésus.
Mieux encore : une femme qui a avorté ne méritera le pardon que si elle éprouve des remords, pense toute sa vie au bébé qu’elle n’aura pas eu, et lui demande pardon tous les soirs avant d’aller se coucher. Hé, les mecs, j’ai une idée : si vous alliez vous faire enculer ? À moins que cela aussi soit un crime impardonnable à vos yeux.
Donc voilà, l’ambiance est là, la réalisation se défend, mais la morale générale pue la merde à plein nez et cela me désoblige. Je ne regarde pas des films d’horreur pour me farcir les sermons grossiers de quelques vaticanistes frustrés de l’Apocalypse. Daech me casse déjà bien assez les couilles en ce moment.
Sur ce, je vous laisse.