Après avoir reçu des menaces sur son téléphone suite à un article impliquant des notables dans une affaire de viol sur mineure, une journaliste change de numéro et se retrouve dès lors hantée par un esprit qui prend possession de sa petite nièce avant de semer l’angoisse et la confusion dans sa vie ainsi que celles de sa soeur et de son beau-frère.
Autant vous dire tout de suite que le résumé que vous venez de lire ne rend compte que de manière sommaire l’histoire de Phone. Et c’est précisément là l’ennui. Le film se paume littéralement dans les ramifications de son scénario, débutant comme un polar pour partir dans le fantastique sans vraiment créer de jonction logique entre les deux, et courant ensuite derrière les flash-back jusqu’à saturer la narration.
Mais même sans cela, Phone serait chiant. Le rythme mal soutenu du film et son histoire alambiquée le rendent terriblement pénible à suivre. Au bout d’une heure, on désespère de voir qu’il reste encore quarante minutes à se farcir. Et ce ne sont pas les revirements de situation de la fin qui relancent l’intérêt, loin de là.
Le film vaut surtout pour ses qualités esthétiques. Beaucoup de ses plans sont des petites merveilles, et le réalisateur joue avec talent sur les flous et les couleurs. Du point de vue strictement formel, Phone est clairement une réussite, mais cela ne suffit pas à le rendre agréable à regarder. Pas plus que l’incroyable prestation de Seo-woo Eun, six ans au moment de la production du film, qui sait se faire flippante à souhait et force l’admiration. Dommage, en somme.
Sur ce, je vous laisse.