En colère perpétuelle depuis que ses parents et sa petite soeur se sont fait massacrer par un monstre dans les bois, Jack Brooks découvre sa vocation de massacreur de monstres lorsque son professeur de chimie se transforme en un gros yoghourt difforme avec des tentacules, mais sans Japonaises en tenue d’écolière ou d’infirmière, ce qui est une coupable faute de goût.
Pour une raison que je m’explique mal, j’imaginais que Jack Brooks était une sorte de film d’aventures, et le début du film le laisse penser puisqu’il nous met en relation avec une tribu africaine (ou océanienne, je n’en sais rien) combattant un monstre tellement mal fait qu’on comprend que ça les perturbe. Les acteurs jouent mal, les plans sont plutôt foireux, la forêt ne ressemble à rien d’exotique et le monstre ne ressemble à rien de monstrueux, mais que l’on se rassure : tout cela ne dure que quelques minutes, le temps de présenter le héros et de partir sur un long flash-back.
Du coup, Jack Brooks n’est rien qu’un film urbain, qui se déroule dans sa plus grande partie au sein de l’établissement scolaire où le héros prend des cours du soir. Il prend alors une petite dimension Buffy (le titre original du film est Jack Brooks Monster Slayer, je dis ça je dis rien) mais aussi Evil Dead sur les bords, avec même des petits reflets grammaticaux propres au slasher. Bref, un fourre-tout qui a les défauts de ses qualités et les qualités de ses défauts.
On ne va pas non plus trop s’acharner sur le film : il se laisse finalement regarder. Il est très convenu mais bien rythmé, il est divertissant sans faire dans le gros lourd, et il compte tout de même au générique monsieur Robert « Freddy » Englund, qui détonne foutrement au sein d’une distribution composée autrement d’acteurs oscillant entre le passable et le médiocre. Mais alors, les montres… Vraiment, sérieusement les mecs, les monstres quoi… Ils sont moches comme jamais, tellement qu’ils n’en sont même plus rigolos.
Mais sinon allez, je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé regarder ce film. Qui est d’ailleurs bien mieux réalisé que son introduction pourrait le laisser penser. Certains effets de montage sont vraiment harmonieux, en particulier le moment où l’on voit les mains de Jack en gros plan dévisser un tuyau, le réparer puis le revisser. Vous avez le droit de vous moquer mais je vous jure que j’ai trouvé ce plan très beau. Après faut aimer les tuyaux, c’est sûr.
Bon, j’avoue quand même avoir survolé les dernières minutes du film d’un oeil distrait tout en faisant une partie de Bonetown. Vous ne connaissez pas Bonetown ? C’est une sorte de parodie porno de GTA, mais on en parlera une autre fois. Pour ce qui est de Jack Brooks, regardez-le si vous aimez les films cons avec des monstres mal faits. Mais il y a des nanars façon Troll 2 plus urgents à se faire dans le même registre, pour être franc.
Sur ce, je vous laisse.