D’un côté, une famille bizarre composée d’une sorte d’aveugle, d’un colosse et d’une bombasse, tous les trois aussi vivaces qu’un zombie sous acide. De l’autre, un biker escroc dont l’épouse se fait tringler par le patron du restaurant dont il tente de s’accaparer le business. Et lorsque le patron découvre les activités répréhensibles de la famille, il s’emploie à les faire chanter pour se débarrasser de son rival, quitte à devoir négocier avec la grosse tête géante qui manipule, du haut de son intelligence télépathique, ses deux frères et sa soeur comme des marionnettes.
Head of the Family est un film bizarre, dans le fond. Réalisé en 1996 alors qu’il fleure à mort les années 80, avec sa musique de générique hystérique (qui donne sincèrement envie de s’ouvrir les veines), ses dialogues foutraques et décomplexés ou son univers urbain désertique. Un pur produit d’exploitation heighties réalisé avec dix ans de retard, et qui fait tellement penser aux téléfilms que je pouvais choper en VHS dans ma prime jeunesse que je m’attendais à voir débouler un jingle de pub de la 5 à tout moment.
À part cela, on est en face d’un truc évidemment assez con mais qui fait sourire par moment. Le scénario trouve le moyen de maintenir une trame cohérente – une histoire de maître-chanteur – tout en s’articulant sur ces quadruplés dissemblables où la grosse tête géante manipule le reste de la fratrie, enlevant des gens pour les lobotomiser en attendant de trouver un corps pouvant accueillir « le cerveau de la famille ». Ça m’a fait penser, par exemple, à l’intrigue policière très convenu qui accompagne le délire scénaristique d’un Flic ou Zombie. Encore un film des années 80…
Amusant aussi de noter la dimension délirante de la relation entre le patron du restaurant et l’épouse du grand méchant, les deux ne ratant jamais une occasion de s’envoyer en l’air comme de véritables barjos. Au moins le réalisateur ose une histoire d’amour qui ne fait pas dans la romance platonique, et la nudité ne l’effraie pas le moins du monde. La plastique tout à fait agréable de Jacqueline Lovell nous est dévoilée sous toutes les coutures, mais la jeune femme ayant auparavant joué dans des réalisations telles que Erotic Heat, In-Flight Fantasies ou encore I Cream on Jeannie, on peut en conclure qu’elle n’était pas spécialement frileuse.
Head of the Family est clairement le petit film de série Z que l’on regarde par curiosité et qui nous apporte ce qu’on avait envie de lui demander, c’est-à-dire pas grand chose et ce n’est pas grave. Il est suffisamment bête, délirant et court pour ne pas trop ennuyer le spectateur, mais de là à le recommander…
Sur ce je vous laisse. Et tous ceux qui laisseront entendre que je fais tourner mon client Torrent pour essayer de télécharger I Cream on Jeannie seront des calomniateurs.