Un vétéran de la Guerre de Sécession raconte dans son journal ses malheurs, sa survie, ses rencontres et ses combats, au sein d’une Amérique dominée par des zombies et par des violons de mauvaise qualité.
La seule chose que j’ai vraiment pensé en regardant – avec un certain dévouement pour la cause horrifique – les cent-huit minutes que dure Exit Humanity, c’est : « Arrêtez ! »
Arrêtez de vous servir des zombies pour pondre vos réalisations pseudo-contemplatives chiantes comme la mort. Arrêtez de vous imaginer qu’il suffit de balancer des morts-vivants dans votre scénario pour qu’il passe pour autre chose que ce qu’il est, autrement dit un conglomérat de mauvaise poésie et de sentiments lourdingues assénés à grands coups de mélopées violonneuses derrière la nuque.
On en a rien à foutre de vos nuages qui passent en accéléré, de vos ralentis pendant que monsieur Barbu court dans les bois, de vos cauchemars qu’on se retape à jusqu’à n’en plus pouvoir, de vos flash-back aussi maladroits qu’inutiles, de vos narrations bousillées avec des petits dessins, de vos cadrages foutraques, de vos personnages convenus et de tout le reste.
Romero sait faire des films de zombies intelligents, lucides, raffinés, poétiques et esthétiquement irréprochables tout en demeurant punk, violent, extrême et ludique. Romero n’utilise pas les zombies comme un prétexte pour vendre une soupe indigeste au spectateur. Romero a du respect pour les gens, et du respect pour les zombies. Il ne prend ni les uns, ni les autres pour des cons.
Si vous voulez faire des films qui se passent dans l’Amérique de la fin du dix-neuvième, avec un type qui se trimballe dans une nature hostile et tente de survivre malgré la lenteur ahurissante d’un scénario sans saveur, vous n’avez pas besoin de coller des zombies dans l’histoire. Y a pas de zombies dans Jeremiah Johnson, ni dans Danse avec les loups.
Exit Humanity m’a fait chier, autant que Zombie Lover m’a fait chier, autant que tous ces types qui récupèrent le zombie pour faire passer le suppositoire de leurs âmes d’artistes médiocres me font chier. Soit vous vous appelez Jonathan Levine et vous êtes capables de faire un Warm Bodies, soit vous passez à autre chose et vous arrêtez de nous pourrir nos soirées d’otite.
Sur ce, je vous laisse.
C’est chouette ! Maintenant, en plus de nous lister le Top 100 des pires films horrifiques de l’histoire du cinéma, Caligari sert de bulletin de santé 🙂
Se diversifier ou mourir, telle est ma devise !