Dans cette bande-dessinée façon comics estampillée « Flesh Bones Collection », un groupe de jeunes gens plus ou moins délurés se rendent sur l’île de Bikini, théâtre d’essais nucléaires américains dans les années 40 et 50, pour y faire du tourisme macabre et de la plongée sous-marine au milieu des requins. Ils vont se faire massacrer, éviscérer et dévorer par un autochtone qui a mal vécu les radiations. L’office du tourisme local va encore faire la gueule.
Des fois, dans les rayons bande-dessinée, je fonctionne au coup de coeur. Je feuillette un peu et je me dis allez, j’aime bien la couverture et le dessin, y a des viscères et des nichons (darla dila dadon), je prends et on verra bien ce que ça donne.
Bon, et alors ça donne quoi ? Ça donne une série Z qui s’assume totalement, ce qui semble être clairement le principe de la collection éditée par Glénat. Du Troma façon comics, avec des personnages archétypaux, un déroulement narratif convenu et une conclusion outrancièrement prévisible.
On notera toutefois un flou assez remarquable dans les interactions entre les personnages, dont les psychologies ont tendance à faire preuve d’une sensible incohérence d’une page à l’autre. Le parfait connard devient le gentil héros, la nana dégoûtée par son mec fait tout pour se rabibocher avec, etc. Je sais bien que rien n’est jamais tout blanc ou tout noir, mais il y a des gris plus valables que d’autres.
En même temps, est-ce vraiment pour cela qu’on lit Bikini Atoll ? – J’aurais tendance à dire que ce qui importe le plus dans ce genre de créations volontairement cliché, c’est l’ambiance. Et là, rien à dire. Entre des choix graphiques quelquefois audacieux, un trait élégant et lisible, et le choix d’user d’un gore particulièrement extrême et grand-guignol, le bouquin réussit clairement son coup. Et puis y a des nichons. J’insiste, parce que j’aime beaucoup les nichons.
Reste à savoir si tout cela vaut vraiment 15 euros. Et s’il est vraiment indispensable de produire en bande dessinée des trucs que plus personne ou presque n’ose filmer, tant cela a été vu des centaines de fois auparavant sans jamais révolutionner le visage de l’épouvante. Je ne vais pas non plus bouder mon plaisir et nier que j’ai aimé passer un petit moment entre les pages du bouquin, mais de là à le recommander…
Sur ce, je vous laisse !