En prévision de la « conquête » de Mars voulue par Obama, une entreprise soumet quatre candidats astronautes à une expérience extrême : les enfermer durant quatre-cents jours dans un habitacle similaire à une navette spatiale pour étudier leur résistance physique et psychologique. Avec à la clé, si personne ne craque, un billet pour les étoiles.
La loi de Murphy, vous connaissez ? « Si une chose est susceptible de mal se passer, c’est qu’elle se passera mal. » Dans le cas de 400 Days, on a rarement vu des gens la provoquer à ce point, la loi de Murphy. Coller pour plus d’un an dans un espace confiné une espèce de macho mal-aimé, un homme-enfant qui ne se sépare jamais de son nounours porte-bonheur, un type qui a passé la nuit en cellule de dégrisement et la nana qui vient tout juste de le quitter, c’est se promener en mini-jupe sans culotte avec un t-shirt « viole-moi, Murphy ! »
Sans surprise, ce casting improbable va finir par péter les plombs. Mais la chose amusante, c’est que ce n’est pas tellement le sujet principal du film. C’est ce que l’on croit durant toute sa première partie, mais l’intrigue prend ensuite une direction totalement différente, dont je peux difficilement vous parler ici sans spoiler comme un malade.
Et ce choix narratif, il est à la fois franchement WTF et sauve au final un peu le film. On s’attendait à un truc terriblement prévisible, mais on est plongé en plein milieu du scénario dans quelque chose de radicalement différent. Mais de tout aussi prévisible, cela dit. Y a pas vraiment de miracles.
Ce qui est amusant, c’est de voir à quel point le réalisateur a voulu mettre du Kubrick dans son film. Pas de manière stylistique, mais dans son déroulement même, ainsi que dans ses thématiques. On peut penser à Shining. On peut penser, dans le motif de brisure narrative, à Full Metal Jacket. Mais on pense surtout, évidemment, à 2001.
D’abord parce que ce sont deux oeuvres de science-fiction. Ensuite, parce que les deux proposent un huis-clos dans l’habitacle aseptisé d’un véhicule spatial. Et enfin, parce que les deux proposent au spectateur une fin ouverte, que chacun peut se sentir libre d’interpréter à sa manière. La grosse différence, par contre, c’est que 2001 L’Odyssée de l’espace est un chef-d’oeuvre de l’Histoire du cinéma… – et je n’ai même pas besoin de finir ma phrase, vous savez très bien où je veux en venir.
400 Days est assez pénible, plutôt soporifique, pas très bien écrit ni spécialement bien interprété, pas crédible non plus et rarement amusant. Le film vaut pour sa deuxième partie, et uniquement parce que cette dernière a le mérite d’exister, même pas parce qu’elle est bonne. Ça en fait une petite curiosité, qui n’est d’ailleurs peut-être qu’une énorme maladresse de scénariste en veine d’inspiration. Qui avait épuisé tous les clichés d’un genre et s’est donc reporté sur les clichés d’un autre.
Si vraiment vous êtes curieux ou désoeuvré, vous pouvez toujours lui consacrer un peu de temps, mais ne vous attendez à rien, ça vaudra mieux. Sinon, vous pouvez directement vous rendre au générique de fin : la musique y est drôlement bien. De l’électro flippante old school bien sympa comme j’aime. Je m’en suis même fait un mp3.
Sur ce, je vous laisse.