Soirée sur la plage à l’occasion du Spring Break, avec son lot de beuveries insensées, de dépravations morales en tout genre, de jalousies malencontreuses, de blagues idiotes, d’oeuf monstrueux accueilli dans l’hilarité générale et de sable finissant par dévorer quiconque ose poser le pied nu dessus.
Parce que oui, dans The Sand, le sable c’est le méchant. On ne pourra pas dire que le titre nous ment sur la marchandise. En soi, le concept est d’ailleurs très intéressant. À peu de choses près, on est en présence d’un téléfilm qui rappelle les Open Water, dans son principe instaurant un huis-clos à l’intérieur d’un espace immense.
Ici, les protagonistes sont piégés dans la cabine de sauvetage, la voiture ou la poubelle (!) dans laquelle ils ont passé la nuit. Tous ceux qui dormaient à même le sable ont disparu, et tout ceux qui essayent de sortir de leur refuge précaire disparaitront également.
Mais quand je dis que The Sand rappelle les Open Water « à peu de choses près », je fais tout de même dans l’euphémisme poli. Si l’idée de départ du film est très bonne, le reste a tendance à méchamment caguer dans les framboises. Le déroulement narratif est terriblement poussif et l’on s’agace à voir des personnages enchaîner les mauvaises idées les unes après les autres sans le moindre brin de logique.
Ce n’est qu’une fois la moitié de l’équipe passée de vie à trépas qu’ils commenceront à entreprendre des choses à peu près valables. Il est vrai qu’ils sont stupides, mais à ce stade l’instinct de survie devrait au moins prendre le relais, non ?
Pour tout dire, on a furieusement l’impression d’observer un film dont le scénario s’est écrit au fur et à mesure. Et la réalisation suit cette logique. D’où des effets dramatiques et épiques pour des choses aussi ridicules que le jet d’une bouteille de lotion solaire ou de saucisses – je jure que c’est vrai – au début du film.
Le réalisateur ne mettra pas autant de fougue stylistique lorsque ses protagonistes risqueront leur vie dans des actions nettement plus dangereuses. La saucisse, ça se respecte !
Et puis bon, côté casting, on n’a évidemment pas les acteurs du siècle devant la caméra. Les nanas sont bonnes (mais alors, vraiment bonnes) et on a même droit à une paire de nichons, ce qui est un plus. Mais elles jouent relativement comme des manches, contrairement à leurs collègues masculins qui, eux, jouent totalement comme des manches.
À leur décharge, puisque l’on parle de manches, les dialogues qu’on leur a collé entre les pattes ne sont pas vraiment susceptibles d’exciter la verve dramatique. Avec une mention spéciale pour le type coincé dans une poubelle, qui enchaîne les « Fuck you », les plaintes et cris de douleur, et les « Ne vous occupez pas de moi ! ». N’est constant que l’inconstance.
Allez, j’en rajoute une couche ? D’accord : le montage. Il est calamiteux, ce montage. Avec des inserts qui se promènent n’importe où, des plans qui semblent n’avoir rien à faire côte à côte, quand ils ne donnent carrément pas l’impression de se contredire. C’est assez courant avec ce genre de productions, mais quand même…
Et vous savez le pire ? Le pire, c’est que The Sand se regarde tout de même. Parce que son concept de base est tellement bien trouvé qu’on lui pardonne tous ses errements, aussi nombreux soient-ils, et toute la médiocrité générale qui l’anime. Pour peu que l’on fasse preuve d’un peu de second degré, on s’habitue à la tonalité générale et on finit par passer un bon moment. Et puis les nanas sont bonnes. J’insiste, parce que ça aide.
Allons, je recommande le film comme on me l’a recommandé : ne vous attendez à rien d’autre qu’à une série Z qui additionne les clichés et vous agacera souvent, mais qui présente suffisamment de (petites) qualités pour mériter qu’on lui consacrer quelques minutes de sa vie, en une soirée désoeuvrée et solitaire, voire entre amis autour d’une choucroute ou d’une tartiflette.
Sur ce, je vous laisse !