Après avoir passé un an en prison, Craig revient stalker avec véhémence son ancienne petite amie dans le grocery store où elle officie en tant que caissière. Après une jolie bagarre avec tous les autres employés du magasin, il finit pas se faire jeter dehors. C’est alors que les meurtres vont commencer, tous plus sadiques les uns que les autres.
Il paraît que Intruder est un slasher culte. C’est du moins ce que dit la jaquette du DVD, mais en général ces trucs-là vous colle du culte sur tout et n’importe quoi. Il est vrai que la présence des frères Raimi au casting, ainsi que de Bruce Campbell dans un tout petit rôle, peut suffire à conférer une certaine notoriété au titre. Mais à part cela, on n’est jamais qu’en présence d’un slasher assez typique de son époque, encore qu’en 1989 le genre était clairement en fin de vie.
À propos de DVD, l’édition dont je dispose est dégueulasse au possible. Je veux bien que le film ait 25 ans, mais cela ne justifie pas de se retrouver avec une image immonde de sous-VHS. Sans déconner, j’ai vu des pornos de 1989 de meilleure qualité que ça. Je précise que c’était une édition « sélection Mad Movies ». Ceci explique probablement cela.
Que dire à propos de Intruder ? Qu’on ne s’étonnera pas de trouver les Raimi au générique, tant on se doute que son réalisateur évolue dans la même sphère que ces garçons-là. Ça se voit au style du film : débauche d’effets visuels, de plans de caméras décalés, de tentatives stylistiques typiques des Evil Dead et, plus encore, de Mort sur le gril. Mais si quelques plans font carrément mouche, on a tout de même tendance à sourire avec une certaine tendresse devant les efforts de Spiegel pour se la jouer virtuose sans avoir le talent ou le sens de la mesure qui va avec. Non, n’est pas Sam Raimi qui veut. Même Sam Raimi a, parfois, du mal à être Sam Raimi. C’est dire.
Sinon les acteurs sont plutôt mauvais, le scénario trouve le moyen d’être à la fois franchement prévisible et totalement absurde, et l’ensemble se regarde… hé bien, sans déplaisir en fait. Parce que ça fleure bon l’époque, parce qu’on y retrouve cette ambiance de fin de règne du slasher pour drive-in, parce que les effets bien gores et bien old-school ravivent la nostalgie, et parce que c’est marrant même quand c’est mauvais.
Comprenez-moi bien : à aucun moment je n’ai eu l’impression de regarder un « bon » film. Et si j’avais vu Intruder le jour de sa sortie, j’aurais sans doute émis une opinion sensiblement différente. Mais 25 ans plus tard, avec le recul, on ne peut que trouver du charme à ce genre de film ficelé autour d’un prétexte quelconque, assumé dans son délire et graphiquement outrancier. Malgré quelques lenteurs, on n’a jamais l’impression de perdre son temps. C’est du gros qui tache, et c’est très bien. J’adhère et recommande.
Sur ce, je vous laisse.