L’avantage des Destination Finale, c’est que ça commence toujours pareil. Des jeunes qui échappent à un horrible accident – ici durant une course automobile – grâce à la miraculeuse prémonition de l’un d’eux, et qui se rendent compte ensuite que la mort les prend en chasse pour les tuer, les uns après les autres, dans l’ordre où ils étaient censés mourir en premier lieu.
Ça commence toujours pareil et ça continue également toujours (plus ou moins) pareil. Le premier Destination Finale de 2000 était un excellent film, et allait offrir une jolie trilogie au cinéma de genre avec ses deuxième et troisième tomes, respectivement réalisés en 2003 et 2006. Je pensais d’ailleurs naïvement que la saga se conclurait avec le troisième opus, qui bouclait la boucle avec une certaine intelligence.
Mais ma naïveté a ceci de commun avec mon goût pour la charcuterie qu’elle me perdra. Déjà réalisateur de Destination Finale 2, David Richard Ellis revient derrière la caméra pour fournir cette nouvelle suite en 2009, sobrement intitulée dans sa version originale The Final Destination. The comme pour : « la seule, la vraie, l’unique, l’ultime » ? Si c’est le cas, c’est raté.
Donc bon, le film est en 3D. C’est-à-dire qu’il offre des passages ou des plans téléphonés qui n’ont aucun intérêt si l’on regarde le film dans sa version normale, et n’en ont guère plus avec les lunettes magiques sur le nez. Ces efforts pour incorporer des petits clins d’oeil, si possible bien gores, pour jouer avec l’effet 3D et justifier le prix de la place de cinoche ont quelque chose de pathétique. C’était déjà le cas avec le Piranha 3D d’Alexandre Aja. Et puis, sans déconner, c’était déjà le cas avec Les Dents de la mer 3 en 1983. Bref, que des chefs-d’oeuvre impérissables. Sans jeu de mots.
Si l’on met de côté sa 3D sans relief, le film a beaucoup de mal à exploiter ce qui faisait le charme et la force de ses prédécesseurs. Les plans mis en place par la mort, ces enchevêtrements de coïncidences démentiels et volontiers trompeurs, n’ont ici pas beaucoup de saveur et font plutôt penser à de grossiers puzzles un peu absurdes. Même la scène de l’accident qui ouvre le film, passage obligé de tout Final Destination qui se respecte, est pataude et franchement pas stylée.
Au final, le film joue sur le gore – tout en demeurant modéré quand même, il faut que les gosses de 14 ans puissent aller voir le film – et sur un second degré pas subtil pour deux sous pour faire passer la pilule. Quelle pilule, en fait ? Un scénario plutôt médiocre, des acteurs qui le sont tout autant, et une incapacité manifeste à renouveler la machine. J’aime beaucoup les trois premiers Final Destination, mais celui-ci est clairement dispensable. Pas sûr que l’Histoire en retienne quoi que ce soit.
Sur ce, je vous laisse.