Après avoir méchamment touché le continent africain, le virus Ebola inconnu transformant les gens en zombies anthropophages fait son apparition en Inde et sème le chaos en quelques heures. Technicien américain chargé de la maintenance du parc éolien du pays, Nicholas va parcourir le pays pour retrouver sa petite amie, séquestrée par son croyant de père qui garde sa porte close, sauf pour regarder de temps en temps des gens se faire manger devant lui en le suppliant de l’aider. On a les loisirs qu’on peut.
Après The Dead, voici donc le grand retour des frères Ford pour un deuxième opus confirmant que le duo a décidément le sens du titre. The Dead était vraiment intéressant, très subtil dans sa gestion de l’angoisse et du sentiment de menace, et j’espérais à peu près quelque chose d’équivalent pour cette suite. J’avais juste oublié qu’espérer est la meilleure manière d’être déçu. Et je n’ai pas été déçu. En terme de déception, je veux dire. Vous suivez toujours ?
Déjà, ça fait tout de même un peu redite. C’était une très bonne idée d’écrire un film se déroulant en Afrique, et cela faisait partie des éléments qui donnaient à The Dead un petit caractère d’originalité fort appréciable. Mais se contenter de se déplacer en Inde pour la suite, ça relève un petit peu du tirage de corde abusif. Vivement The Dead 3 parmi les morses au Pôle Nord, quitte à faire dans l’exotique.
D’autant que bon, l’Afrique offrant des paysages magnifiques, The Dead avait un côté carte postale qui n’était pas toujours déplaisant. Avec le 2, on est plus dans la diapositive. Ce n’est pas que l’Inde soit moins jolie que l’Afrique, c’est juste que les réalisateurs n’expriment pas la même envie d’exalter ses paysages. Deux trois temples, quelques autochtones avec un accent rigolo, quelques clichés sur la religion bizarre multibras de ces gens-là, et voilà tout. Ah si, j’oubliais les très mauvais acteurs. Ils sont vraiment très mauvais. Je suis convaincu que l’on peut trouver des milliers de bons acteurs en Inde, mais les Ford n’y sont pas arrivé.
Sinon, côté scénario ? Bah ma foi, on oscille entre le basique et l’anecdotique, avec une incartade pathétique vers la fin qui tombe franchement dans le ridicule, avant d’essayer de se raccrocher aux branches du mysticisme. Le film est convenablement rythmé pour passer assez vite, mais on a rarement l’occasion de vraiment s’enrichir de quelque chose. Seules deux ou trois scènes (en particulier celle de la mère et l’enfant coincé dans leur véhicule) sortent de l’ordinaire et donnent un peu plus de relief au film.
Et puisque l’on parle de relief, je suis bien obligé de m’attarder sur la platitude de la réalisation. J’avais beaucoup aimé celle du premier, je m’étonne donc de me retrouver un face d’un The Dead 2 qui accumule les accélérés ou les ralentis pour se donner du cachet ou souligner ses points d’orgue, sans jamais réussir son effet. À moins que le but ne soit d’emmerder le spectateur en prenant cinq minutes pour montrer quelque chose qui dure cinq secondes. Dans ce cas, je n’ai rien dit, c’est une réussite.
Les plans sont parfois assez malheureux, le montage laisse à désirer… Bref, je n’en jette plus parce que je suis gentil, mais techniquement parlant le film ne tient pas vraiment la route. Ça ne fait pas toujours tout, mais quand on n’a rien d’autre derrière lequel s’accrocher, ça n’aide définitivement pas. En somme, et sans crier au navet, je suis bien obligé de reconnaître qu’en cette pluvieuse Fête du travail, The Dead 2 se distingue par son caractère particulièrement laborieux.
Sur ce, je vous laisse.